En cette période de pression sur les finances publiques, le gouvernement considère le partenariat public-privé (PPP) comme l’un des principaux piliers de mobilisations des investissements pouvant contribuer à la revitalisation de l’économie nationale post-Covid. Dans ce sens, plusieurs projets d’envergure sont programmés par le gouvernement l’année prochaine, en ayant recours à ce mode de financement, qui constitue une alternative idoine au financement étatique classique.
Usine de dessalement à DakhlaDeux projets en particulier sont déjà en cours de réalisation en mode PPP, à en croire le rapport sur les Entreprises et établissements publics (EEP) accompagnant le projet de loi de finances 2022. Le premier porte sur la création d’une usine de dessalement de l’eau de mer dans la région de Dakhla, dans le Sahara marocain, pour un montant globale de 1,98 milliard de dirhams. La convention de financement pour la réalisation de ce projet a déjà été signée, souligne le document.
Le second projet, déjà sur les rails, concerne la création d’une unité pharmaceutique de production de vaccins, pour un montant de 316 millions de dirhams. Le ministre chargé de l'Economie et des Finances a donné son accord pour la mise en œuvre de ce programme dans le cadre d'un contrat PPP.
Port de Kénitra Atlantique et ports de plaisancePlusieurs autres projets susceptibles de recourir au PPP sont en cours d’étude et d’évaluation. Il s’agit en premier lieu du projet de construction du port de Kénitra Atlantique, pour un montant global estimé à 7 milliards de dirhams.
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Selon le rapport sur les EEP, le rapport d'évaluation préliminaire de ce projet structurant est achevé et sera soumis au ministre chargé de l'économie et des finances pour qu'il prenne une décision. Toutefois, le rapport souligne que «le projet rencontre des difficultés en termes de viabilité budgétaire».
On apprend également que la construction de six ports de plaisance, nécessitant une enveloppe d’investissement de 1,3 milliards de dirhams, est également en cours d’évaluation.
Un aéroport d’affaires à Tit-MelilLa création d’un aéroport dédié à l’aviation d’affaires à Tit-Melil, dans la région de Casablanca, figure également dans la liste des projets PPP en cours d’évaluation, à l’initiative de l’Office nationale des aéroports (ONDA).
Le coût de cet investissement est estimé à environ 809 millions de dirhams. Selon le rapport sur les EEP, les études d’évaluation pour la mise en œuvre de ce projet ont été lancées en 2016 et sont sur le point d’être achevées.
Construction de cinq prisonsInitié par la Délégation général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), un projet de construction de cinq établissements pénitentiaires, d’une capacité totale de 1.455 places, en ayant recours au PPP, est également à l’étude.
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Toutefois, ce projet semble rencontrer certaines difficultés. En effet, souligne le rapport sur les EEP, les rapports préparés par la DGAPR «ne répondent pas aux exigences du cadre juridique des contrats PPP». Un rapport de pré-évaluation est en cours de préparation, cependant, souligne la même source, «le financement de l'étude d'évaluation rencontre des difficultés au niveau budgétaire».
20 places de crèches en PPPLe rapport sur les EEP mentionne par ailleurs d’autres projets susceptibles de recourir au PPP. Il s’agit en particulier du développement d’un réseau de crèches publiques par le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports. Ce projet prévoit la création de près de 20.000 places de crèches, qui concerneront des enfants âgés de 3 mois à 3 ans. Un protocole d'accord est en préparation pour fournir une assistance technique au ministère de la part d’une institution financière internationale.
Un autre projet d’envergure en cours d’étude est celui de l'unité de dessalement de l’eau de mer dans la région Casablanca-Settat, avec un coût global d’environ 11 milliards de dirhams, dont la mise en service est prévue en 2027, et devrait produire 300 millions de mètres cubes d’eau. Un projet de station de dessalement de Safi est également dans les tuyaux. La durée du contrat projetée est de 15 ans, et ne nécessitera pas l’appui budgétaire direct de l’Etat.
Citons enfin le projet de surélévation du barrage Mokhtar Soussi, dans la province de Taroudant, qui est à l’étude. Le coût global est estimé à 1,5 milliards de dirhams. Ne nécessitant pas d’appui budgétaire direct de l’Etat, ce projet pourrait être structuré sous forme de concession avec un contrat d’une durée de 30 ans.