Le spécialiste français de l’eau et du traitement des déchets, Veolia, a signé le 29 octobre un protocole d’accord avec le Maroc en vue de développer un projet de dessalement de l’eau de mer, présenté par le groupe comme le plus grand d’Afrique et le deuxième au monde, rapporte le magazine Jeune Afrique, citant Veolia.
«Les besoins en eau de près de 9,3 millions d’habitants» seraient couverts par l’usine qui pourrait voir le jour grâce à cet accord, signé à l’occasion de la visite à Rabat du président Emmanuel Macron.
«Cet accord permet au géant français de tourner définitivement la page du feuilleton Lydec, ex-filiale de Suez, que l’État marocain a décidé de racheter en avril après deux ans de blocage», peut-on lire.
L’usine permettrait d’approvisionner les régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Fès-Meknès, souligne Veolia. «Situé à proximité de Rabat, sur la côte atlantique, le projet, qui sera structuré en tant que partenariat public-privé, comprendra la construction, le financement et l’exploitation de l’usine par le groupe français durant 35 ans. L’usine doit produire 822.000 m³ d’eau potable par jour, soit 300 millions de m³ par an», précise Jeune Afrique.
Veolia n’a pas communiqué de montant pour ce projet. Lors de l’annonce d’un contrat remporté en mai dernier pour dessaler l’eau de mer aux Émirats arabes unis, le géant de l’eau et des déchets avait annoncé un montant de 300 millions d’euros pour une usine d’une capacité de production équivalente.
Le groupe promet «le prix de l’eau le plus compétitif sur l’ensemble du cycle de vie de l’installation», qui pourra être alimentée en électricité décarbonée, principalement issue de sources renouvelables. «Nous sommes pleinement conscients de l’urgence de la situation et fiers de contribuer à ce projet majeur, qui renforcera la résilience hydrique du pays», a déclaré Estelle Brachlianoff, directrice générale de Veolia.
Le Maroc fait face à sa pire sécheresse depuis près de 40 ans, une sécheresse qui perdure depuis six ans et menace le secteur clé de l’agriculture (11 à 14% du PIB et plus d’un tiers de la population active), aggravant le stress hydrique. Globalement, les stations de dessalement devraient fournir plus de 1,7 milliard de m³ par an et couvrir plus de la moitié des besoins du pays en eau potable à l’horizon 2030.