Le Royaume devra tripler ses capacités à l’horizon 2030 avec plus d’une vingtaine de stations de dessalement d’eau de mer permettant de produire près de 1,3 milliard de m3 d’eau par an, destinée à différents usages. Actuellement, le Royaume compte 11 stations de dessalement d’eau de mer en service. Sept autres stations sont en cours de réalisation. Neuf autres unités sont programmées à l’horizon 2030.
De quoi susciter la convoitise des leaders historiques du marché mondial de la construction et de l’exploitation des usines de dessalement, comme les Français Engie et Veolia/Suez ou encore les Espagnols Abengoa et Acciona, souligne le magazine Challenge. «Logique donc que ces deux pays se livrent une bataille sur le marché national», lit-on. Avec une bonne longueur d’avance des Espagnols.
Acciona qui exploite 85 usines dans le monde avec environ 5 millions de m3 d’eau dessalés chaque jour, vient d’ailleurs de remporter le 17 novembre dernier le marché relatif à la construction et à l’exploitation de la future station de dessalement d’eau de mer de Casablanca. Le consortium qu’il a mené dans ce cadre comprend deux filiales du groupe Akwa, notamment Afriquia Gaz et Green of Africa.
«Le projet consiste à concevoir, financer, réaliser et exploiter pendant une durée de 30 ans (répartie entre 3 ans pour la réalisation et 27 ans pour l’exploitation) une station de dessalement d’eau de mer, avec une capacité de 548.000 m3 par jour (200 millions de m3 par an), extensible à 822.000 m3 par jour d’eau traitée (300 millions de m3 par an)», lit-on.
Pour sa part, l’espagnol Abengoa vient d’achever la construction de l’usine de dessalement d’Agadir. Le français Engie, lui, a décroché le contrat de l’usine de dessalement de Dakhla aux côtés de Nareva. Ceci, pour un investissement de près de 2 milliards de dirhams.
«Les groupes français semblent être devancés par leurs homologues espagnols qui ont réalisé la plupart des premières usines de dessalement lancées dans le Royaume», lit-on encore.
Aujourd’hui, l’Exécutif espagnol a compris les enjeux. Il sait que le Maroc est pleinement engagé dans la mise en œuvre du programme ambitieux d’installations d’usines de traitement de l’eau et de dessalement pour lutter contre le stress hydrique, précise Challenge.
En juin dernier, il a ouvert plus d’opportunités aux entreprises espagnoles en octroyant à l’ONEE un prêt remboursable de 5 millions d’euros via le Fonds d’internationalisation des entreprises espagnoles. Cette manne est destinée à financer le projet de construction de deux stations d’épuration d’eau à Zag et Moulay Brahim.