La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a mis en place deux lignes de financement pour accompagner la décarbonation des entreprises marocaines dans la continuité du programme MorSEFF (Morocco sustainable energy efficiency financing couvrant la période 2015-2022.
C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 27 novembre. Il s’agit des programmes Green Value Chain, lancé en 2019, avec une enveloppe de 90 millions d’euros et GEFF II (Green Economy Financing Facility), lancé en 2021, doté d’une enveloppe totale de 163,5 millions d’euros.
«Ce dernier est la troisième génération des produits verts lancée par la BERD au et la Corée du Sud à travers l’implication de huit institutions financières marocaines», lit-on.
L’Union européenne étant le premier partenaire commercial du Maroc, le Royaume est plus concerné en tant que pays tiers par la question de la décarbonation de son industrie, surtout avec l’activation du «Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières» de l’Europe depuis le 1er octobre. La phase transitoire servira ainsi de période d’apprentissage pour les exportateurs marocains. De quoi engager les industriels marocains dans de nouveaux investissements d’équipements et de procédés moins émetteurs de CO2, surtout face à l’obligation de déclarer des émissions intrinsèques aux produits destinés à l’export afin que l’UE parvienne à la neutralité climatique à l’horizon 2050.
«En attendant cette date butoir, 65% des exportations marocaines vers l’Europe pourraient être impactées par ce dispositif. À l’heure actuelle, plusieurs secteurs industriels sont concernés par cette nouvelle mesure qui s’appliquera durant cette phase transitoire aux exportations de ciment, de fer, d’acier, d’aluminium, d’engrais, d’électricité et d’hydrogène», souligne Les Inspirations Eco.
De ce fait, l’écosystème industriel marocain en général et agroalimentaire en particulier est appelé à accélérer sa transition, en tenant compte de ces exigences précités afin de répondre aux enjeux environnementaux et climatiques, mais aussi de s’adapter à cette nouvelle mesure afin de relever le défi de la décarbonation surtout pour les secteurs énergivores.
«La transition énergétique est une façon permettant de réduire les coûts et mieux se positionner sur les marchés en permettant aux entreprises une meilleure position afin d’accéder au marché de l’export, notamment le marché de l’UE, d’où le lancement de ces lignes de financement», explique Antoine Sallé de Chou, directeur de la BERD au Maroc, lors de la rencontre initiée, jeudi dernier, par l’institution à Agadir en présence des professionnels de l’agroalimentaire.
Les projets éligibles aux financements verts de la BERD concernent les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, la réduction des déchets, l’économie d’eau, l’économie circulaire, l’efficacité des ressources et celle des bâtiments verts.