D’ambitieux marchés voulus par l’ONCF: comment l’équipementier français Alstom se positionne au Maroc

Le train à grande vitesse Al Boraq.. KOUKABY

Revue de presseEn ce début d’année, branle-bas de combat pour les entreprises spécialisées dans le transport ferroviaire. Le Maroc a de grandes ambitions en la matière et l’équipementier Alstom, qui détient déjà de nombreux succès à son actif dans le Royaume, entend bien y tenir encore le premier rôle. Une revue de presse d’un magazine saoudien, Arab News.

Le 16/01/2024 à 19h29

Dans le secteur ferroviaire, on ne parle pratiquement plus que de cela, assure Arab News: l’Office national des chemins de fer (ONCF) vient d’annoncer un plan stratégique visant à renforcer sa flotte et à faire émerger une industrie ferroviaire «Made in Morocco», comme c’est le cas des industries automobile et aéronautique, devenues de véritables secteurs-clés à l’export.

L’ONCF vient ainsi de lancer un appel à concurrence pour l’acquisition de 168 trains, indique le magazine saoudien spécialisé, dans son édition en français.

Ce programme concerne 150 trains, qui seront utilisés pour différents services (intervilles, trains à navettes rapides et métropolitains), ainsi que 18 Trains à grande vitesse (TGV) qui serviront à étendre ce type de lignes. Montant de ce marché: 1,5 milliard d’euros.

Cette acquisition visera à accompagner la forte croissance du trafic des voyageurs et à remplacer une partie de la flotte du matériel roulant, arrivée en fin de vie.

De plus, elle aura pour mission d’assurer les liaisons sur la future extension de ligne à grande vitesse vers Marrakech, ainsi que de garantir des services de liaisons ferroviaires de proximité, type RER, dans les régions de Casablanca et Rabat, explique le magazine.

En septembre 2022, l’ONCF avait déjà lancé un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) international, portant sur cette acquisition.

À l’issue de cette démarche, l’ONCF avait reçu dix expressions d’intérêt de la part de la majorité des constructeurs internationaux de matériel roulant.

Le constructeur ferroviaire Alstom aurait, explique Arab News, plus de chances de remporter ce marché fructueux, «dans la mesure où il est l’un des fournisseurs majeurs de matériel roulant au Maroc et qu’il présente une offre meilleure que ses concurrents dans le cadre de la mise en place d’un écosystème industriel au Maroc avec, à la clé, un important taux d’intégration local».

C’est d’ailleurs Alstom qui est à l’origine de la première ligne à grande vitesse marocaine. Dans ce nouvel appel d’offres de l’ONCF, le groupe français s’est positionné via sa filiale espagnole, qui a déjà remporté plusieurs marchés au Maroc (pour les tramways de Casablanca et Rabat, entre autres).

«En Espagne, un autre concurrent, Talgo, a déjà exprimé son intention de placer ses cartes dans cette course à l’appel d’offres de l’ONCF, l’un des plus importants de ces dernières années», explique le magazine. Et une alliance serait envisageable entre Alstom et Talgo pour se partager ce marché.

Une offre commune et une joint-venture entre ces deux entreprises, française et espagnole, est ainsi envisagée au Maroc. La proximité géographique de l’Espagne avec le Maroc, ainsi que la reprise des relations entre les deux pays, pourraient jouer en faveur d’un rapprochement entre ces deux groupes européens.

Par Nabil Ouzzane
Le 16/01/2024 à 19h29