La demande intérieure va-t-elle continuer à être le moteur de la croissance cette année? La question que pose Les Inscriptions ECO, dans son édition du 28 avril, mérite d'être posée dans le contexte économique très particulier qui prévaut cette année. «En effet, si les différentes composantes de cet indicateur économique s’étaient toutes inscrites à la hausse au quatrième trimestre de l’année dernière, il n’en est pas de même depuis le début de l’année», souligne le quotidien.
Ceci dit, on aurait pu croire que dans un contexte de baisse des revenus agricoles et d’intensification des pressions inflationnistes accentuées par le déclenchement de la guerre en Ukraine, la demande intérieure aurait connu une sensible décélération par rapport à l’année précédente, mais elle serait restée le principal support de l’activité économique.
Le journal attribue ce ralentissement à la diminution du rythme de croissance de la consommation des ménages et de l’investissement en raison des retombées de la sécheresse sur les revenus agricoles et le renforcement des pressions inflationnistes. D'où le ralentissement de la consommation des ménages qui affiche une augmentation de 0,8%, au lieu de 5,1% un trimestre plus tôt.
En parallèle, le quotidien relève que la consommation des administrations publiques a conservé presque le même rythme de croissance du trimestre précédent, en ligne avec le renforcement des dépenses de fonctionnement.
Pour ce qui est de la formation brute de capital fixe (FBCF), le journal note une augmentation de 2,9 % au premier trimestre 2022, par rapport à l’année précédente, au lieu de 13% un trimestre plus tôt, dans un contexte de modération des investissements en construction.
En termes de projection, Les Inscriptions ECO s'attend pour le second trimestre, à «un léger renforcement de la demande intérieure». Il estime que les dépenses des ménages devraient progresser de 1,8%, en variation annuelle alors que l'investissement brut devrait progresser légèrement par rapport au trimestre précédent avec une hausse de 3,3 %, en variation annuelle, tiré par la bonne orientation de l’investissement en produits industriels et de BTP.
Le quotidien avance que les centrales syndicales sont pessimistes. Elles «pensent que les tensions inflationnistes et les hausses de prix, qui en découlent et qui sont déjà perceptibles au niveau du panier de la ménagère marocaine, vont encore persister au moins jusqu’à la fin de l’année».