Les règles d’octroi des crédits immobiliers devraient bientôt changer. C’est en tout cas ce que l’on peut déduire du travail actuellement en cours au niveau de Bank Al-Maghrib et dont l’impact sur le financement des logements au Maroc serait non négligeable.
Dans son édition du lundi 2 septembre, l’Economiste annonce ce changement, en se fiant à un chantier que la banque centrale semble avoir ouvert il y a deux ans déjà. En effet, les banques de la place transmettent ces deux dernières années un reporting précis à Bank Al-Maghrib sur la «LTV», un ratio calculé pour chaque client et qui constitue le rapport entre la valeur du bien immobilier et le montant du crédit que le client a contracté pour son financement, ainsi que sur la «DSTI», le rapport entre les charges de la dette et le revenu.
Il s’agit là de deux outils de maitrise des risques pour les établissements bancaires et auxquels la banque centrale semble accorder un grand intérêt. Le travail mené au sein de l’institution devrait déboucher sur l’instauration d’une limite pour le DSTI et l’instauration d’un «coussin» de fonds propres sectoriel pour faire face à l’exposition des banques aux risques dans le cadre du financement de l’immobilier.
Pour ce qui est de la LTV, l’attention est portée aujourd’hui sur les exigences des banques en matière d’apport personnel dans le cadre du traitement des dossiers de crédit, ainsi que sur les financements dont les montants dépassent, pour une raison ou une autre, la valeur réelle du bien. Tout porte donc à croire que des changements devraient incessamment survenir dans le pilotage de la LTV et la DSTI afin de mieux préserver les banques face aux risques des financements immobiliers, ainsi que pour mieux réguler le marché de l’immobilier en agissant sur la demande émanant des emprunteurs non solvables.
Pour rappel, selon les données de la banque centrale rapportées par l’Economiste, les clients des banques apportent, en moyenne, 30% de la valeur des biens immobiliers de sources propres. En 2018, le taux d’intérêt qui leur a été appliqué s’est situé en moyenne autour des 6,4%, pour une production annuelle de 27,3 milliards de dirhams.