Covid-19: pas de risque majeur pour le système financier marocain

Bank Al-Maghrib.

Bank Al-Maghrib. . DR

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a tenu, lundi 6 juillet, sa onzième réunion au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat, avec à l’ordre du jour, l’analyse de l’impact de la crise du Covid-19 et l’examen des risques systémiques pesant sur le système financier.

Le 07/07/2020 à 11h40

D’un point de vue macroéconomique, malgré les évolutions globalement modérées en 2019, les risques devraient s’aggraver en 2020, sous l’effet du choc pandémique dont les répercussions vont indéniablement détériorer les conditions macroéconomiques en 2020, avant d’entamer progressivement une reprise à compter de 2021, relève le CCSRS dans un communiqué.

La croissance, doublement affaiblie en 2020 par les effets de la sécheresse et par l’arrêt total ou partiel de l’activité dans plusieurs secteurs du fait de la pandémie, devrait se contracter à -5,2% dans le cadre d’un scénario de reprise en «V», est-il précisé.

Les avoirs en devises qui se sont améliorés en 2019 à 253,4 milliards de dirhams, assurant une couverture de 6 mois et 8 jours d’importations de biens et services, devraient baisser sur l’horizon de prévision. Leur niveau permettrait, toutefois, de couvrir autour de 5 mois d’importations, aussi bien en 2020 qu’en 2021, note le CCSRS.

Les concours bancaires en faveur des entreprises non financières (ENF) ont repris en 2019 avec une hausse de 5,4% après un ralentissement en 2018 de 1,2%, tirée principalement par les entreprises privées. Ces dernières ont vu le rythme de leurs prêts s’accélérer encore à fin avril 2020 à près de 10%. Le taux de défaut des ENF s’est maintenu autour de 10%, niveau déjà élevé et qui risque de s’aggraver en raison de la montée des risques liés à la pandémie, ajoute la même source.

Dans un environnement porteur de risques, les banques continuent d’afficher des fondamentaux solides au regard des indicateurs et ratios de liquidité, de rentabilité et d’adéquation des fonds propres. Le secteur bancaire a ainsi dégagé en 2019 un ratio moyen de solvabilité, sur base sociale, de 15,6% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,5%, largement supérieurs aux minimas réglementaires de 12% et 9% respectivement, poursuit le CCSRS.

Le risque de concentration sur les grands débiteurs auquel sont exposées les banques continue, dans le contexte de crise sanitaire actuelle, de faire l’objet d’un suivi particulier. L’exercice de macro stress test effectué par Bank Al-Maghrib en juin 2020 fait ressortir à cette date la résilience des banques au choc induit par la crise du Covid-19.

Le secteur des assurances continue, dans l’ensemble, de montrer des signes de solidité dans ses branches vie et non-vie. Le volume global des primes a atteint en 2019, 44,9 milliards de dirhams en progression de 8,5%.

Les exercices de stress tests réalisés en mars 2020 ont fait ressortir à cette date la résilience des entreprises d’assurances aux chocs sur le portefeuille actions et immobilier ainsi qu'à ceux résultant de conditions macroéconomiques et techniques défavorables, notamment celles en lien avec la pandémie du Covid-19.

En ce qui concerne les régimes de retraite, la sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long-terme de la CNSS et du régime général du RCAR conduit à une forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) des deux régimes. Du côté du régime des pensions civiles géré par la CMR, sa réforme paramétrique en 2016 a permis d’équilibrer sa tarification au titre des droits acquis après 2017. Toutefois, le cumul significatif des engagements du régime au titre des droits acquis avant la réforme menace sa pérennité.

Par Ayoub Khattabi
Le 07/07/2020 à 11h40