Le nombre de cas d’infections ne cesse d’augmenter avec la multiplication des tests de dépistage auxquels sont soumis les ouvriers de l’usine de Somaca, longeant l’autoroute urbaine de Casablanca au niveau du quartier de Sidi Bernoussi. Ainsi, en l’espace de trois jours, le bilan a plus que triplé passant de 32 à plus de 100 contaminations. Et ce n’est qu’un bilan provisoire puisque les tests n’ont encore pas couvert l’ensemble du personnel.
Propriété du constructeur français Renault, Somaca a cessé de communiquer depuis l’annonce, dans la nuit du 20 au 21 mai, du tout premier bilan de 32 cas, lequel couvre juste une première vague de dépistages limités à seulement 300 collaborateurs parmi un total de 1.500.
Dans son communiqué, l’entreprise dirigée par Mohamed Bachiri (ancien président intérimaire de la CGEM, désigné suite à la démission de Salaheddine Mezouar) a tenté de rassurer l’opinion publique en précisant qu’il s’agit de «cas asymptomatiques», cherchant ainsi à écarter l’hypothèse d’une propagation massive du virus à l’intérieur de l’usine. «L’application rigoureuse des mesures sanitaires instaurées par le Royaume et du plan d’action sanitaire de la Somaca, ainsi que le respect des gestes barrières, permettent de limiter au maximum les risques de propagation», peut-on lire dans ledit communiqué. Sauf qu’en franchissant le seuil de 100 cas confirmés, Somaca devient un foyer important du coronavirus. Sans toutefois être le seul.
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Casablanca détient le record des contaminations en milieu professionnel. Et cette tendance ne risque pas de s’inverser avec l’apparition de nouveaux foyers.
À moins de dix kilomètres de l’usine de Somaca, un autre foyer de contamination vient d’être repéré au niveau de la halle aux poissons du marché de gros de Sidi Othman, avec un premier bilan de plus de 60 cas avérés.
Lors de son passage la semaine dernière devant le Parlement, le ministre des Finances, Mohamed Benchaâboun, a appelé les entreprises à reprendre leur activité juste après l’Aïd, expliquant au passage, chiffres à l’appui, que l’économie subit un coup dur à cause de la pandémie de Covid-19. Ainsi, deux mois de confinement devraient coûter au Maroc 5 à 7 points de PIB, soit l’équivalent d’une perte estimé à 1 milliard de dirhams pour chaque jour de confinement.
De son côté, dans une déclaration à Le360, le président de la CGEM, Chakib Alj, dit soutenir cette décision qu’il a qualifiée de «rassurante» pour le tissu économique. «Il est très important que l’activité économique redémarre au plus vite», a affirmé le président du patronat. Car-dit-il, «il y va de la survie de plusieurs milliers d’entreprises qui se trouvent déjà dans une situation extrêmement délicate, sans compter les centaines de milliers d’emplois qui sont en danger».