Alors que le fonds spécial pour la gestion du coronavirus vient à peine d'entamer son travail, les opérateurs appellent à une aide plus soutenue, rapporte Les Inspirations Eco dans sa publication de ce mardi 31 mars. Le journal nous apprend, en effet, que les textiliens qui s’estiment sinistrés exigent un accompagnement adapté jusqu’à fin 2022 pour sortir la tête de l’eau. Les exportateurs, de leur côté, veulent être représentés au sein du Comité de veille économique au vue de leur importance en matière d’entrée de devises.
Le quotidien souligne que l’industrie textile est profondément touchée par cette crise du Covid-19, en raison des annulations de commandes constatées juste après la propagation de la pandémie. Mohamed Boubouh, président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), explique que 90% des entreprises du secteur sont actuellement à l’arrêt. Il estime que les mesures prises sont bonnes mais insuffisantes, car le secteur peut rapidement se remettre à rapporter des devises, dès son redémarrage. Soulignons que l’AMITH réclame une aide plus importante pour le secteur du textile dans son ensemble et non au cas par cas comme le recommandent les banques, fait remarquer le journal qui ajoute que l’association demande aussi un dispositif adapté avec un crédit à taux très réduit jusqu’à fin 2022, car les entreprises du textile ne seront payées que six mois après la première commande.
Pour leur part, les exportateurs défendent également leur situation et mettent en avant l’importance de leur secteur en matière d’entrée de devises. Hassan Sentissi, président de l’ASMEX, appelle aussi les banques à traiter les dossiers secteur par secteur et non entreprise par entreprise, en mettant la priorité sur la TPME.
En ce qui concerne le secteur des nouvelles technologies, Mehdi Alaoui, vice-président de la Fédération marocaine des technologies de l’information, des télécommunications et de l’offshoring (Apebi), jugent que les mesures prises jusqu’ici par le secteur bancaire sont excellentes, avec à leur tête la décision de décaler les mensualités au titre des crédits au profit des ménages et des entreprises. «La mise en œuvre de ce mécanisme va rassurer les entreprises qui ont pris des crédits pour développer leurs activités. Même si les mesures prises sont excellentes, il va falloir aussi trouver des solutions pour les loyers qui restent une charge considérable pour un grand nombre d’opérateurs», soutient Mehdi Alaoui. «Ces mesures concernent les moyennes et grandes entreprises et non pas les TPE. Par exemple, celles-ci prévoient des crédits d’investissement et des crédits de fonctionnement mais, lorsque les TPE vont voir les banques, ces dernières exigent des conditions draconiennes. Ces décisions ne concernent que les entreprises toujours en activité. Nous avons lancé une étude pour connaître l’impact de la crise sur les TPME et, selon les premiers résultats, plus de 83% de ces petites structures, qui sont au nombre de 5 millions, étaient en arrêt d’activité avant même l’entrée en vigueur du confinement», conclut Abdallah El Fergui, Président de la Confédération marocaine des TPE et PME.