Coopératives: un nouveau souffle pour un moteur de l’inclusion au Maroc

une coopérative féminine de tissage de tapis traditionnels, à Mejjat, dans la commune rurale de Boutrouch, dans la région de Sidi Ifni.

Revue de presseFace aux inégalités sociales et à la précarité, le gouvernement mise sur le développement des coopératives pour générer des emplois durables et renforcer les revenus des populations vulnérables. Ces structures, présentes dans tous les secteurs économiques et particulièrement dans les régions isolées, constituent aujourd’hui un pilier stratégique pour la croissance inclusive et la résilience des communautés. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 10/12/2025 à 20h02

La lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité sociale demeure une priorité pour le gouvernement, qui y voit un levier essentiel pour réduire les inégalités dans le pays. Cependant, les politiques publiques seules ne suffisent pas à produire des résultats tangibles. Leur efficacité repose largement sur l’activation de mécanismes locaux, en particulier l’organisation des bénéficiaires en associations ou en coopératives, véritables moteurs de développement social et économique.

Ces structures ont prouvé leur capacité à générer des emplois durables et à améliorer les revenus de leurs membres. «Au-delà de l’aspect financier, elles jouent un rôle déterminant dans le renforcement de la résilience des populations face aux aléas de la vie», écrit le magazine Finances News Hebdo. L’État, conscient de leur potentiel, facilite leur développement en leur offrant un accès privilégié au financement et à des conditions avantageuses pour renforcer leur performance.

Le Maroc compte aujourd’hui plus de 60.000 coopératives réparties sur l’ensemble du territoire, dont 7.730 exclusivement féminines. «Le gouvernement nourrit l’ambition de transformer ce tissu coopératif en un acteur clé de l’économie nationale, en visant une contribution de 8% au PIB et la création de 50.000 emplois par an d’ici 2035», note Finances News. Selon Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, les coopératives jouent déjà un rôle stratégique dans le développement des régions isolées, en particulier pour les femmes. «Nous avons lancé un plan d’action pour simplifier les démarches de création et améliorer la gouvernance des coopératives, tout en développant de nouveaux dispositifs d’accompagnement technique et organisationnel», a-t-elle déclaré devant la Chambre des représentants. Cette dynamique s’inscrit dans le cadre légal offert par la loi 112-12, adoptée en 2016, qui constitue aujourd’hui le principal socle juridique des coopératives.

Cité par Finances News, Amine Kharroubi, professeur d’économie solidaire à l’université Hassan II de Casablanca, souligne que ces structures se distinguent des entreprises classiques par leur statut à but non lucratif. «Leur fonctionnement repose sur la solidarité et le travail collectif. Elles sont actives dans de nombreux secteurs, de l’agriculture à la pêche, de l’artisanat aux mines. Elles permettent également de réaliser des économies d’échelle grâce à des achats groupés et peuvent proposer des produits compétitifs sur les marchés», explique-t-il.

Malgré les avancées légales, Kharroubi estime que certaines améliorations sont nécessaires pour renforcer l’efficacité des coopératives. Il plaide pour une gouvernance simplifiée et pour l’instauration de mécanismes innovants dans le cadre de la future loi-cadre, afin de mieux intégrer ces entités dans l’économie de marché. Selon lui, la constitution de groupements d’intérêt économique pourrait renforcer la voix des coopératives auprès des autorités et faciliter des partenariats nationaux et internationaux, offrant des formations et un accompagnement technique pour accroître leur savoir-faire.

Des exemples concrets viennent illustrer ces dynamiques. Les coopératives de production d’huile d’argan, implantées dans des provinces marquées par la pauvreté comme Essaouira, Agadir, Chichaoua, Tiznit ou Taroudant, ont permis à leurs membres d’améliorer leurs revenus et d’accroître leur compétitivité. Certaines réussissent à exporter vers des marchés exigeants en termes de qualité, notamment en Europe et en Amérique du Nord, démontrant que l’organisation collective peut constituer un véritable levier de développement économique tout en favorisant l’inclusion sociale.

Par La Rédaction
Le 10/12/2025 à 20h02