Après avoir infligé une amende, le Conseil de la Concurrence poursuit sa vigilance en exigeant des rapports réguliers des distributeurs d’hydrocarbures pour une période de trois ans. C’est ce qui ressort de la rencontre annuelle avec les médias qu’a organisée le Conseil de la concurrence jeudi à Rabat, indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du vendredi 16 février.
«Après de longs mois d’investigations et des années de développement, le Conseil de la Concurrence a finalement résolu le dossier épineux des hydrocarbures en novembre 2023, en imposant une amende de 1,8 milliard de dirhams aux entreprises du secteur», rappelle le quotidien.
Le président du Conseil, Ahmed Rahhou, a salué cette conclusion amiable, la première de cette envergure. La finalité est de corriger rapidement les dysfonctionnements du marché et d’éviter des amendes plus sévères résultant de procédures contentieuses devant les tribunaux.
«Notre objectif n’est pas de punir, mais de faire respecter la loi», a-t-il souligné. Il a cité en exemple l’affaire de l’Ordre des experts-comptables, où un jugement judiciaire a abouti à un préjudice de 3 millions de dirhams, comparé à 500.000 dirhams dans le cadre d’un règlement à l’amiable avec l’Ordre des architectes.
«En maintenant une surveillance étroite sur les distributeurs d’hydrocarbures et en exigeant des reportings réguliers, le Conseil de la Concurrence démontre son engagement à assurer un marché concurrentiel et équitable dans le secteur des hydrocarbures au Maroc», lit-on encore. D’ailleurs, les compagnies pétrolières restent sous étroite surveillance. Une période de suivi de trois ans est de mise.
Le président du Conseil de la concurrence a également révélé les secteurs prioritaires sur lesquels l’organisation concentrera ses efforts. Il a mentionné le secteur des fruits et légumes, le fonctionnement des marchés de gros, le secteur des matériaux de construction, la distribution agroalimentaire, l’alimentation du bétail, ainsi que le secteur du pain, en particulier les minoteries. Un autre domaine clé que le Conseil compte examiner est la production d’électricité.
On notera qu’en plus des affaires précitées, le Conseil de la concurrence a aboli les frais de paiement en ligne injustement perçus par les opérateurs. «Cette mesure a permis d’injecter entre 400 et 500 millions de dirhams de pouvoir d’achat dans l’économie depuis le 1er janvier 2024», souligne Les Inspirations Eco.