Comment en finir avec la trop importante circulation de l’argent liquide

Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a connu une augmentation significative de la circulation du cash, avec une croissance annuelle moyenne de la monnaie fiduciaire d’environ 8%, soit le double du taux de croissance moyen du PIB sur la même période.

Revue de pressePour mieux comprendre l’usage du cash et le cycle de vie des différentes coupures au Maroc, plusieurs recommandations ont été formulées par les auteurs de l’étude «Cash: Circulation non transactionnelle» publiée dans la huitième édition de la «Lettre de la Recherche» de Bank Al-Maghrib. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 12/06/2024 à 20h52

Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a connu une augmentation significative de la circulation du cash, avec une croissance annuelle moyenne de la monnaie fiduciaire d’environ 8%, soit le double du taux de croissance moyen du PIB sur la même période. C’est ce qu’indique le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 13 juin.

Le quotidien reprend en cela les conclusions d’un document de recherche intitulé «Cash: Circulation non transactionnelle», réalisée par Linah Shimi, Abdessamad Saidi et Franz Seitz, et publié dans la huitième édition de la «Lettre de la Recherche» de Bank Al-Maghrib. «Les analystes visent à apporter un premier éclairage à cette problématique de la thésaurisation encore méconnue au Maroc», lit-on. Selon les approches et les hypothèses retenues, les montants thésaurisés en 2021 représentent entre 60% et 80% de la valeur totale des billets de 100 dirhams et 200 dirhams en circulation. «Cela équivaut à près de 20% du PIB du Maroc en 2021», souligne L’Economiste.

Pour les chercheurs, il est important d’intégrer systématiquement des questions sur la détention du cash dans les enquêtes menées par la Banque centrale, couvrant les motifs, les montants et la durée de détention. Ces informations permettraient d’estimer plus précisément le montant du cash thésaurisé, comparé aux estimations indirectes actuelles.

«Par ailleurs, lors de l’émission de nouvelles séries de billets, notamment ceux de 100 dirhams et 200 dirhams, ou de coupures plus larges, il serait pertinent d’implémenter des techniques de suivi des billets, telles que la méthode biométrique. Cela permettrait d’obtenir des estimations précises du volume de billets en circulation, leur vélocité, et ceux thésaurisés», lit-on encore.

Il est également essentiel de poursuivre les recherches sur les facteurs influençant l’usage du cash, en se concentrant sur l’évasion fiscale et la taille du secteur informel, qui utilise intensivement le cash.

Les chercheurs préconisent également de renforcer les actions visant à réduire les sphères closes de l’économie et promouvoir l’inclusion financière et la bancarisation est tout aussi important. Encourager l’utilisation des moyens de paiement digitaux par des incitations, telles que la réduction des frais pour les paiements électroniques, contribuerait également à réduire l’usage informel du cash.

Par Nabil Ouzzane
Le 12/06/2024 à 20h52