Analyser le marché du travail au Maroc est une tâche épineuse. Et c’est le Centre marocain de conjoncture (CMC) qui l’affirme. Pour cet organisme, qui fait un focus spécial sur l’emploi, ce marché reste «toujours énigmatique au vu des statistiques qui le caractérisent», rapporte le quotidien L’Économiste dans son édition de ce lundi 9 mai.D’après le journal, les critères de la demande sont pour la plupart liés à la démographie et la formation, mais celles relatives à l’offre sont nombreuses et ignorées.
Pour le CMC, la situation de l’emploi s’est aggravée au cours de ces quelques dernières années. Les causes de cette massive perte d’emplois restent, pour le Centre, tout aussi ambiguës que mal cadrées. Un constat appuyé par les études de la Banque mondiale et de l’Organisation internationale du travail. De 2004 à 2014 par exemple, le PIB a affiché un net rebond de 83% avec, à la clé, des investissements cumulés de 2.396 milliards de dirhams. Résultat, pas moins de 1,6 million d’emplois bruts ont été créés. Mais il faut noter que, pendant ces mêmes dix années, 544.000 postes de travail ont été perdus. In fine, la création d’emplois annuelle ne ressort qu'à 54.000 postes en moyenne. Autant dire, très peu.D’après le Centre, les secteurs les plus destructeurs d’emplois, au cours de la période 2004-2014, sont l’agriculture (436.000) et l’industrie (113.000).
L’Économiste rapporte, à ce propos, que la perte d’emplois dans la filière industrielle s’explique notamment par les transformations profondes de ce secteur. Grosso modo, les entreprises industrielles marocaines non compétitives disparaissent, pendant que d’autres adoptent des solutions technologiques qui les obligent à se passer de main-d’oeuvre. Pour ce qui est de l’agriculture, c’est essentiellement la mécanisation qui est en cause.