Le Maroc souhaite encourager les importations de blé pour combler le probable déficit de la production céréalière de la présente campagne agricole. Dans une circulaire datée du 23 juin, l’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) annonce la mise en place d’une prime forfaitaire en faveur des importateurs de blé tendre en provenance de la Russie, de l’Ukraine, de la France, de l’Allemagne, l’Argentine et les Etats-Unis.
L’instauration de cette prime émane d’une décision conjointe du ministère de l’Economie et des finances et du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts. Ladite subvention consiste à payer la différence entre le prix du blé importé et le prix d’importation de référence de 270 dirhams par quintal, pour des importations maximales de 2,5 millions de tonnes de blé tendre.
D’après l’office, pour bénéficier de cette prime, les cargaisons doivent être expédiées entre le 1er juillet et le 30 septembre 2023. Des quantités qui doivent être importées par les commerçants en céréales et légumineuses, les coopératives agricoles marocaines, et les minoteries industrielles.
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«La prime forfaitaire pour un mois donné est appliqué aux importations dont le chargement à partir du port de provenance, a eu lieu entre le 1er et le dernier jour du même mois», souligne l’ONICL. Toutefois, «les quantités engagées pour une réalisation au plus tard le 30 septembre 2023, et réalisée après cette date pour cause de force majeure, bénéficieront de la restitution appliquée au mois de septembre 2023 ».
Diversifier les importations
Le calcul des montants relatifs à la prime forfaire sera effectué par une commission composée de représentants du ministère de l’Economie et des finances, du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts et de l’ONICL.
L’annonce de cette nouvelle subvention pour les importateurs de blé survient plus de trois mois après la publication d’une circulaire par l’ONICL le 8 mars, dans laquelle elle annonçait une modification du régime de subvention pour encourager les importations de blé depuis la mer Noire, notamment en Russie et en Ukraine.
Ledit document indiquait que «la prime forfaitaire calculée pour un mois donné est appliquée aux importations dont le chargement, à partir du port de provenance, a eu lieu entre le 1er et le dernier jour du même mois». Auparavant, les navires devaient arriver au Maroc avant la fin du mois pour en bénéficier.
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Cette décision devrait donc encourager les négociants marocains d’accroitre les volumes importés, de diversifier leurs partenaires, et par ricochet, réduire leur forte dépendance à l’’égard de la France.
Combler le déficit de la récolte céréalière
Une hausse des exportations de cet «or brun» permettra aussi au Maroc de combler un éventuel déficit à l’issue de la campagne agricole 2022-2023, à cause de la persistance de la sécheresse. D’après les prévisions du ministère de l’Agriculture, la récolte céréalière devrait avoisiner les 5,1 millions de quintaux, soit en deçà des 7,5 millions de tonnes fixées par la loi de finances 2023.
Et visiblement, le Royaume a pris les devants, en important plus de 4 millions de tonnes de blé sur le marché de l’Union européenne au cours des quatre premiers mois de l’année, contre 1,4 million de tonnes durant la même période en 2022, selon Reuters.
D’après l’agence britannique qui cite les données de la Commission européenne, Rabat, qui avait reçu 16% des exportations de l’UE à cette date (contre 6,1% en 2022), en était le premier importateur, devant l’Algérie (3,6 millions de tonnes), le Nigéria (2,2 millions de tonnes), et l’Egypte (1,6 million de tonnes).