Les opérateurs du BTP ne savent pas ce que leur réserve l'année 2018. Dans son édition du 10 avril, L’Economiste rapporte que le secteur de la construction spécialisée est en plein boom, compte tenu du nombre de chantiers en cours. Sauf que le BTP, que le journal qualifie de locomotive de l’économie, continue de souffrir. Si les opérateurs attendent avec impatience les 42 milliards de dirhams prévus par la commande publique et le lancement de la construction de plateformes industrielles, ils sont aujourd'hui asphyxiés par les retards de paiement. En effet, le remboursement se fait en 264 jours, alors qu’il est censé ne pas dépasser les 90 jours autorisés.
«L’Etat arrive en tête des mauvais payeurs. Ce qui pénalise le secteur, vu que les 80% du chiffre d’affaires sont issus de la commande publique», souligne le quotidien. Justement, le manque de visibilité par rapport à la commande publique constitue un autre problème. Il faut dire que le contrat-programme n’a toujours pas été signé, alors qu’il était prévu pour fin 2017. Cette attente constitue une entrave à l’investissement et à la stabilité de l’emploi. Ce contrat-programme est, pour rappel, censé permettre le développement de l’ingénierie et l’amélioration de la compétitivité de l’entreprise BTP à l’horizon 2022, avec une contribution à hauteur de 81 milliards de dirhams au PIB et près de 1,2 million d’emplois créés à terme.
Dans ce contexte, L’Economiste constate que le secteur de la construction d’actifs professionnels et d’ouvrages arrive à tirer son épingle du jeu, avec une augmentation de l’activité prévue au niveau des «travaux de construction spécialisés» et de la «construction de bâtiments». Et cela dure depuis le 4e trimestre 2017. «Le taux d'utilisation des capacités de production (TUC) dans le secteur se serait établi à 71%». Dans ce sillage, les carnets de commandes sont jugés d’un niveau normal par 60% des patrons, et inférieur à la normale par 35% d’entre eux. L’emploi, quant à lui, s’est stabilisé, selon la majorité des opérateurs. «Côté équipements, 54% des entreprises auraient réalisé, en 2017, des dépenses d’investissement destinées, principalement, au remplacement d’une partie du matériel».
L’immobilier résidentiel, pour sa part, ne retrouve pas sa croissance, en raison de plusieurs facteurs dont la faiblesse de l’investissement privé, la baisse des ventes de matériaux de construction, le ralentissement des transactions...L’export paraît être une bonne alternative, compte tenu de l’expertise marocaine du BTP, reconnue au niveau continental.