Les firmes chinoises commencent à investir dans la chaîne de valeur de la batterie au lithium au Maroc. L’annonce est du quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 3 avril. C’est BTR New Material Group qui ouvre la voie avec un projet de construction d’une unité de production de cathodes, un composant essentiel de la batterie des véhicules électriques, pour un montant d’investissement de 3 milliards de dirhams devant permettre à terme la création de 2.500 emplois. L’usine démarrera en 2026, rappelle le quotidien citant une récente annonce.
D’autres ne vont pas tarder à suivre. «Nous sommes en train de travailler pour constituer un portefeuille de 400 milliards de dirhams exclusivement au niveau de la chaîne de valeur de la batterie à l’horizon 2030», avait annoncé Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce. Le ministère mise sur deux grands atouts que le Maroc a à faire prévaloir. L’un d’entre eux et non des moindres est que le Royaume a une très bonne position concurrentielle sur les batteries au lithium.
«En effet, au moment où le prix du KWh est à une moyenne de 110 à 115 dollars actuellement, les usines installées au Maroc peuvent sortir des batteries au lithium au prix unitaire de 70 dollars. Ce qui représente une différence de prix de 36% et un important taux de compétitivité que le Maroc peut offrir au monde», lit-on.
L’autre argument de taille est que le Maroc est un pays producteur de voitures thermiques et de voitures électriques dont le marché va connaître très prochainement une forte expansion en termes de volume. Et le Maroc a la possibilité d’exporter plus que ses concurrents. «Si aujourd’hui seulement 20% des voitures vendues dans le monde sont des voitures électriques, ce chiffre va être multiplié par 2 à 3 dans les toutes prochaines années. En Europe, pour ne citer que l’exemple de ce marché très proche du Royaume, plus aucune voiture thermique ne sera en circulation à partir de 2035. Sur un parc automobile de 253 millions de voitures recensées en 2021, seules 0,8% étaient des voitures électriques», explique L’Economiste.
C’est dire l’énorme potentiel qui s’offre aux investisseurs dans la chaîne de valeur de la batterie pour voiture électrique qui viennent s’implanter au Maroc. Pour le ministère, ces investisseurs pourront exporter autant que les 400 milliards de dirhams attendus à l’horizon 2030. Ce qui permettra quasiment de doubler les exportations de biens du pays qui se sont chiffrées à 420 milliards de dirhams en 2022.