La sortie de crise risque d'être plus longue que prévu. Avec la reconduction du confinement chez plusieurs des partenaires économiques du Maroc, le secteur du tourisme et les activités exportatrices prennent un sacré coup. Les banques, qui sont leurs principaux créanciers, devraient, par ricochet, être touchées.
Dans son édition du jour, L’Economiste annonce ainsi que le système bancaire s'attend à une envolée des créances en souffrance malgré les amortisseurs mis en place par le gouvernement et Bank Al-Maghrib. Pour le journal, la situation pandémique "va compliquer le traitement des créances en souffrance, qui est dépendant d'une reprise rapide de l'activité pour limiter les dégâts dans le tissu productif".
Le quotidien indique une hausse de 14,6% sur un an et de 13% sur sept mois du stock des créances en souffrance, qui a atteint 79 milliards de dirhams. "Les impayés ont augmenté de plus de 9 milliards de dirhams depuis le début de l'année", indique-t-il, affirmant que la qualité des portefeuilles s'est nettement dégradée aussi bien du côté des entreprises privées que des ménages. Il avance des taux de sinistralité de 11,6% pour les entreprises et de 9,4% pour les ménages.
L'Economiste constate que, depuis la fin des moratoires sur les échéances des crédits, les impayés ont accéléré avec une augmentation de 1,7 milliard de dirhams en septembre sur un mois et de 5,3 milliards de dirhams au cours des quatre derniers mois. Le journal rappelle que le coût du risque des banques cotées avait flambé de 141% à 8,8 milliards de dirhams au premier semestre, compte tenu d'une "approche de provisionnement très conservatrice, en l'absence de visibilité sur l'évolution de la situation sanitaire et des perspectives économiques".