Banques marocaines: les filiales africaines en léger recul

Le siège de Bank of Africa, à Casablanca.

Revue de presseLe trio de tête des banques marocaines enregistre une forte croissance en 2024, portée par leurs activités au Maroc. Les investissements dans les infrastructures et la transition écologique ont été les principaux moteurs de cette performance, contrastant avec un recul des résultats en Afrique subsaharienne. Cet article est une revue de presse tirée de Jeune Afrique.

Le 27/03/2025 à 20h13

Les trois principales banques marocaines affichent des performances impressionnantes en 2024, avec des produits nets bancaires (PNB) en forte hausse : +15% pour Attijariwafa Bank, +12% pour la Banque centrale populaire (BCP) et +10% pour Bank of Africa. Une dynamique soutenue par les activités domestiques, une tendance qui devrait perdurer jusqu’en 2030.

Attijariwafa Bank, leader du secteur avec un PNB de 34,5 milliards de dirhams (3,2 milliards d’euros), souligne un contexte mondial complexe, oscillant entre instabilité persistante et rebond économique au Maroc. Parmi les moteurs de cette croissance: l’organisation conjointe de la Coupe du monde de football, le financement de la transition écologique et le soutien aux entreprises. Une analyse partagée par ses concurrents lors de la présentation de leurs résultats financiers.

Dans le détail, la croissance se traduit par des performances spectaculaires au Maroc. On note +42% des crédits et financements participatifs à l’équipement, atteignant près de 100 milliards de dirhams pour Attijariwafa Bank dirigée par Mohamed El Kettani, +52% pour les activités de marché de la BCP sous la direction de Naziha Belkeziz et +32% de résultat brut d’exploitation pour Bank of Africa.

Ces banques jouent un rôle central dans le financement des grands projets d’infrastructure et l’acquisition massive de titres souverains pour soutenir l’État, générant ainsi des revenus considérables.

En revanche, les activités sur le reste du continent enregistrent un recul relatif. C’est particulièrement flagrant pour le groupe d’Othman Benjelloun: après avoir dépassé les 50% en 2023, la contribution de l’Afrique subsaharienne au résultat net part du groupe Bank of Africa retombe à 45% en 2024.

L’analyste Ranya Gnaba (AlphaMena) explique cette dynamique par un contexte de taux d’intérêt élevés en Afrique, limitant la production de crédits. En revanche, le Maroc reste un véritable catalyseur de croissance, porté par des projets d’investissement majeurs, la relance du secteur immobilier et les grands événements sportifs.

Une possible baisse des taux directeurs en Afrique de l’Ouest pourrait relancer le crédit bancaire, mais demeure incertaine. Pendant ce temps, la demande de financement de l’État marocain est, elle, assurée jusqu’en 2030.

Attijariwafa Bank, dans la dernière ligne droite de son plan @MBITIONS 2025, vient d’émettre deux emprunts obligataires subordonnés de 2,5 milliards de dirhams pour renforcer sa capacité de financement de l’économie marocaine. Cependant, la stratégie d’expansion africaine semble marquer une pause, aucune des grandes banques marocaines n’ayant récemment procédé à des acquisitions sur le continent.

Par Nabil Ouzzane
Le 27/03/2025 à 20h13

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