La rumeur persistante sur un futur désengagement du groupe Société Générale du marché marocain refait à nouveau surface, charriant cette fois-ci avec elle quelques «indiscrétions». Ainsi, selon ces bruits, le groupe bancaire français serait déjà engagé dans la cession imminente de sa filiale marocaine, et il aurait mandaté la banque d’affaires franco-américaine Lazard pour mener à bien cette opération. Interrogées par Le360, ni la direction parisienne de Société Générale, ni celle de la filiale casablancaise n’ont souhaité commenter cette information, refusant de la confirmer ou de l’infirmer.
Toujours selon les mêmes rumeurs, c’est le groupe Saham, fondé par Moulay Hafid Elalamy, qui se serait porté acquéreur de la participation du groupe français dans le capital de Société Générale Maroc. Une information toutefois démentie par une source proche du fonds d’investissement panafricain, qui a nié toute implication dans un tel projet. «On prête au groupe Saham plusieurs projets. Mais il ne s’agit pour l’instant que de fausses informations», précise la même source. «Pour l’instant»? Y’aurait-t-il donc un après?
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Ce n’est pas la première fois que la filiale marocaine du groupe Société Générale est l’objet de rumeurs évoquant une revente. Celles-ci se sont intensifiées depuis la cession par le groupe français, courant 2023, de la totalité de ses participations dans ses filiales en Mauritanie, au Congo, au Tchad, en Guinée équatoriale, au Burkina Faso et au Mozambique. Une réflexion stratégique a aussi été ouverte au sujet de sa filiale tunisienne, l’Union internationale de banques (UIB). Nombre d’observateurs ont lu dans ces annonces le prélude d’un désengagement à une échelle plus large, couvrant d’autres marchés en Afrique, dont le Maroc.
«Faire le ménage en Afrique»
D’ailleurs, dans son plan stratégique dévoilé en septembre 2023, le management du groupe Société Générale avait annoncé vouloir réduire ses coûts de 1,7 milliard d’euros au total à l’horizon 2026, avec une allocation plus efficace des capitaux propres et une rationalisation du portefeuille d’activités. Son directeur général, Slawomir Krupa, qui a déjà commencé à faire le ménage en Afrique, serait prêt à multiplier les cessions d’actifs pour atteindre cet objectif.
Avant Société Générale, sa grande rivale et compatriote BNP Paribas a eu elle aussi droit à une salve de bruits de couloir autour d’un éventuel désengagement du marché marocain, surtout après la cession de ses participations dans des banques au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon et en Tunisie. Mais les dirigeants du groupe parisien n’ont pas tardé à réagir pour confirmer le maintien de la présence de BNP Paribas au Maroc à travers sa filiale BMCI.
Rappelons enfin qu’un autre géant bancaire français, le groupe Crédit Agricole, avait acté en décembre 2022 son retrait du marché marocain, en cédant au groupe Holmarcom la totalité de sa participation (soit 78,7%) dans le capital de Crédit du Maroc.