La production de lait au Maroc subit une baisse importante. C’est un constat alarmant que dressent les éleveurs à Sidi Bennour. Ceux-ci souffrent de la cherté du prix des aliments de bétail et du recul de la pluviomètrie.
Interrogé par Le360, Mohammed Ammar, propriétaire d’une ferme de production, indique que le lait se fait de plus en plus rare. «La production de lait s'inscrit dans une courbe descendante. Le litre est vendu entre 4,5 à 4,9 dirhams aux entreprises qui commercialisent les produits laitiers. Même si on le vend à 6 dirhams le litre, cela ne nous permettra pas de couvrir nos dépenses», regrette-t-il.
«Les agriculteurs sont victimes de la cherté des prix des intrants nécessaires à la production laitière et du déficit pluviométrique. Le prix des aliments composés pour bétail a presque doublé. Certains sont obligés de vendre quelques-uns de leurs animaux de ferme pour assurer leur production. Il faut que des mesures urgentes soient prises pour sauver la filière», déplore cet éleveur.
Un avis partagé par Mohammed Hasri, vice-président d’une coopérative laitière, qui fait, lui aussi, état d’une baisse de la production. «Au lieu de produire 2,4 tonnes de lait, nous sommes à seulement 1 tonne», explique-t-il.
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Zineb, éleveuse, fait savoir qu’elle avait précédemment en sa possession six vaches. Mais en raison du contexte actuel, elle a dû vendre une partie de son cheptel. Résultat: il ne lui reste plus qu’une seule vache laitière.
Ammar, président d’une coopérative laitière, se joint aux autres éleveurs et témoigne de la baisse de la capacité de production de son association, laquelle est passée de 600 à 700 litres quotidiennement à seulement 300 à 400 litres par jour.
Pour faire face à la baisse partielle de la production laitière, le ministre de l’Agriculture, Mohammed Sadiki, avait affirmé, lundi 24 octobre 2022, avoir pris une série de mesures en faveur de la filière, dont un soutien sous forme d’annulation de la TVA de 20% sur les fourrages importés et la reprise des subventions pour l’élevage de génisses. Il s’agit, avait-il précisé, d’accorder une prime de 4.000 dirhams par génisse.
De mesures qui ont été prises lors d’une réunion qu’a tenue le ministre, au siège de son département à Rabat avec les membres de la Fédération interprofessionnelle marocaine du lait que préside Moulay M’Hamed Loultiti, également patron de la COPAG, une grande coopérative de production de produits laitiers.