Interpellé le 5 février, Aziz El Badraoui, fondateur du groupe Ozone Environnement et Services, croupit depuis dix jours en prison dans le cadre d’une affaire de détournement de fonds publics et de faux et usage de faux. Selon plusieurs sources, l’enquête porte sur un contrat signé avec Bouznika, ville balnéaire située dans la région de Casablanca-Settat et alors dirigée par Mohamed Karimine – lui aussi aujourd’hui en détention préventive à la prison d’Oukacha, à Casablanca, rappelle le magazine Jeune Afrique.
«D’après les mêmes sources, l’arrestation d’Aziz El Badraoui, qui fut, par ailleurs, président du célèbre club du Raja de Casablanca, a eu lieu à la suite d’une dénonciation faite par un conseiller communal de Bouznika», lit-on.
La question qui se pose est que va devenir son groupe, Ozone Environnement et Services. Le groupe, qui réalise un chiffre d’affaires de près d’1 milliard de dirhams, concurrence des géants comme les français Veolia et Suez. Si cette affaire entache son image de fleuron de la propreté urbaine, l’entreprise ne devrait pas être affectée, dans son fonctionnement, par l’absence de son fondateur. En juin 2023, Aziz El Badraoui s’était retiré de sa gestion en démissionnant de son poste de président du conseil d’administration au profit de Mohamed El Ouessy, jusque-là directeur des affaires administratives, juridiques et sociales.
Diplômé en droit de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi, Mohamed El Ouessy dirige Ozone aux côtés d’autres responsables, au premier rang desquels Hanane Benamar, la directrice générale déléguée.
Passé par Veolia et Pizzorno avant de fonder son propre groupe, en 2008, Aziz El Badraoui, 53 ans, est devenu en l’espace de quinze ans un acteur majeur du secteur de la gestion des déchets. «Attributaire d’une soixantaine de contrats au Maroc, Ozone Environnement et Services étend depuis quelques années sa présence en Afrique subsaharienne, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guinée ou encore au Soudan», lit-on.