Lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi 12 octobre à Marrakech, dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a livré une radioscopie de l’économie mondiale et présenté les priorités politiques du FMI à court et moyen terme.
Selon la responsable, la croissance économique mondiale devrait se situer aux alentours de 3% cette année et 2,9% en 2024. Une croissance faible mais surtout inégalement répartie, compte tenu des ressources limitées de certains pays émergents. «Les chocs successifs depuis 2020 ont fait baisser la production mondiale de 3.600 milliards de dollars cette année. Cette perte est inégalement répartie. Alors que les Etats-Unis ont déjà retrouvé leurs niveaux d’avant la pandémie, ce n’est pas le cas de la plupart des autres pays du monde. Au départ, ces pays disposaient de marges de manœuvre très limitées, ce qui les a rendus peu en mesure de protéger leurs citoyens et leur économie», a-t-elle expliqué.
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Cette perspective est loin d’être rassurante, car elle suggère que la croissance restera faible à moyen terme. Le monde est actuellement confronté à des divergences croissantes dans les fortunes économiques des nations, et les chocs successifs depuis 2020 ont eu un impact dévastateur.
Des priorités politiques
Pour Kristalina Georgieva, l’un des principaux défis auxquels fait face l’économie mondiale est l’inflation. Bien qu’elle soit en baisse, cette dernière reste supérieure aux niveaux cibles dans de nombreux pays, ce qui ralentit la croissance. «À moins que l’inflation ne se rapproche des niveaux cibles, les taux d’intérêt devront demeurer élevés sur une période prolongée, ce qui aggraverait davantage la charge pesant sur une croissance déjà faible.»
Pour faire face aux défis de la période et booster la croissance économique mondiale, la patronne du FMI a énoncé plusieurs priorités politiques. En premier lieu, le besoin de lutter contre l’inflation et booster le pouvoir d’achat des citoyens pour protéger les personnes les plus vulnérables.
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Elle a également souligné l’importance de préserver la stabilité financière grâce à une supervision financière stricte. Après une période d’augmentation des dépenses publiques, la directrice générale du FMI exhorte les pays à aménager une marge budgétaire pour réagir aux chocs futurs, investir dans des projets vitaux et réduire leur dette. Cela nécessitera une politique budgétaire plus stricte, une redéfinition des priorités en matière de dépenses et une mobilisation accrue des recettes intérieures, notamment dans les pays à faible revenu.
La DG du FMI a enfin évoqué l’impact potentiel des réformes judicieusement planifiées. Selon elle, de telles réformes pourraient entraîner une augmentation de la production jusqu’à 8% sur 4 ans dans de nombreux pays, offrant ainsi un moyen de relancer les économies touchées.