Agriculture: comment le Maroc et l’Espagne veulent booster leur coopération

Agriculture: comment le Maroc et l'Espagne veulent booster leur coopération

Luis Planas, ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation et son homologue marocain Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts.

Le 23/04/2024 à 20h02

VidéoLe Maroc et l’Espagne veulent donner un coup de boost à leur coopération agricole. Cet effort bilatéral vise non seulement à améliorer la productivité et la durabilité de leurs industries respectives, mais aussi à maximiser les bénéfices mutuels issus de leur proximité géographique et de leurs complémentarités économiques. Décryptage.

Le Maroc et l’Espagne, voisins séparés seulement par le détroit de Gibraltar, partagent une longue histoire de collaboration, particulièrement dans le domaine agricole. Cette coopération, qui remonte à des siècles, repose sur une relation mutuellement bénéfique, où les deux pays ont échangé connaissances, techniques agricoles et produits alimentaires. C’est ce qu’a affirmé Luis Planas, ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, à l’issue de la rencontre bilatérale qu’il a tenue, ce mardi 23 avril 2024, avec Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, en marge de la 16ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM).

«Aujourd’hui, dans un contexte marqué par des défis tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale, le Maroc et l’Espagne reconnaissent l’importance de renforcer leur partenariat agricole. Leur objectif est clair: conjuguer leurs forces pour relever les défis communs et saisir les opportunités de croissance économique durable. L’importance de cette coopération réside dans la complémentarité des économies agricoles des deux pays», a expliqué le ministre.

«Nous avons discuté ce matin des défis climatiques et la gestion de l’eau. Nous partageons, certes, des défis, mais aussi des stratégies communes pour y répondre. Je suis très optimiste pour l’avenir, convaincu par la profondeur de notre confiance mutuelle qui facilite notre collaboration pour le bien des deux nations. Quand les choses vont bien en Espagne, elles vont bien au Maroc, et vice-versa. Le bien-être de l’un est profitable à l’autre, et par extension, à nous tous», a-t-il détaillé.

«Au SIAM, par exemple, nous avons pu voir des avancées significatives en matière de technologie de l’eau. Nous avons également abordé des défis liés à la santé animale et végétale. En tant que pays aux frontières de l’Afrique et de l’Union européenne, nous devons gérer de près ces problématiques pour le bénéfice de tous (...) Le métier d’agriculteur et d’éleveur, bien que complexe, est crucial, et nos gouvernements s’engagent à soutenir ces professionnels face aux défis présents et futurs», a-t-il conclu.

Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, a exprimé une vision similaire, reconnaissant la force de la relation bilatérale et son impact sur le secteur agricole. «Nous avons une histoire commune et partageons toute la culture méditerranéenne, ce qui renforce notre coopération dans tous les domaines, en particulier dans l’agriculture», a-t-il dit, tout en soulignant l’importance de l’innovation pour surmonter les défis climatiques, en particulier concernant les ressources hydriques, qui sont cruciales pour l’agriculture dans la région.

Une complémentarité essentielle

«Nous entretenons une relation excellente et étroite: ce qui affecte l’agriculture au Maroc a un impact sur l’agriculture espagnole, et vice-versa», a tenu à signaler le ministre, pour qui «les deux pays sont privilégiés pour mener ensemble des recherches avancées, nécessitant des efforts conjoints et bénéficiant d’une complémentarité essentielle».

En tant qu’invité d’honneur, l’Espagne, rappelons-le, dispose d’un stand qui accueille 35 entreprises espagnoles, représentant divers segments de la production agricole, incluant les intrants, les pépinières, la technologie d’irrigation, et la réfrigération industrielle.

En 2023, les exportations espagnoles de produits agroalimentaires et de la mer vers le Maroc ont représenté 1,6% de l’ensemble des exportations de l’Espagne, tandis que les importations espagnoles en provenance du Maroc ont constitué 3,9% de leurs importations totales.

Par Hajar Kharroubi et Adil Gadrouz
Le 23/04/2024 à 20h02