Le Maroc fait face à d’importants défis liés au changement climatique et le gouvernement fait très peu pour y remédier. Ceci, alors que le pays s’est engagé à mettre en œuvre des actions d’atténuation pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, ainsi que des actions d’adaptation pour renforcer sa résilience. Cité par le quotidien L’Economiste dans son édition du vendredi 20 décembre, le rapport 2023-2024 de la Cour des comptes est là pour le rappeler.
Ainsi, apprend-on, le cadre juridique climatique en vigueur est «incomplet dans la mesure où il ne fixe pas d’objectifs nationaux clairs. Et ne définit pas les rôles et les responsabilités des différentes parties prenantes, aussi bien au niveau national que territorial».
L’instauration de la Commission nationale du changement climatique et de la diversité biologique a accusé un retard dépassant six ans. La Cour des comptes a également relevé qu’en dépit de son institutionnalisation en 2020, elle ne «remplit pas pleinement ses missions en raison de son efficacité réduite due, entre autres, à l’absence d’une définition claire et adéquate de sa composition, de ses responsabilités, de ses pouvoirs et de ses moyens».
Quant aux mécanismes de suivi conçus par le département du Développement durable, ils sont multiples, mais «demeurent non interconnectés et non intégrés dans un système global de collecte et de diffusion de l’information».
S’agissant des stratégies et plans relatifs aux actions climatiques, ils n’ont pas «déterminé systématiquement, lors de leur conception, des indicateurs cibles spécifiques, mesurables et temporellement définis».
«Pour ce qui est du financement des actions climatiques, le Maroc ne dispose pas d’une classification permettant d’identifier les investissements et les activités économiques qui respectent l’environnement», lit-on encore. D’après les conclusions de la Cour des comptes, «le pays ne dispose pas d’un budget sensible au climat en bonne et due forme». En outre, «l’estimation des besoins de financement n’est pas accompagnée de calendrier de mobilisation des financements prévus». Par ailleurs, «l’information relative aux dépenses climatiques au niveau national demeure limitée, non actualisée, et non exhaustive».
La solution? Le gouvernement devrait tracer des objectifs spécifiques, mesurables, atteignables et temporels ainsi que des modalités de suivi et d’évaluation de leur mise en œuvre. Trois ans après son investiture, ce serait, déjà, un bon début.