À Marrakech, un sommet régional pour hâter la transition énergétique

Sommet régional des régulateurs de l'énergie des pays du bassin méditerranéen réunis à Marrakech le 23 juin 2022.

Sommet régional des régulateurs de l'énergie des pays du bassin méditerranéen réunis à Marrakech le 23 juin 2022. . Le360

Accélérer la transition énergétique en dépit du contexte géopolitique houleux, caractérisé par une forte dépendance de nombreuses économies au gaz russe. Un défi auquel les régulateurs de l'énergie des pays du bassin méditerranéen réunis à Marrakech le 23 juin 2022 ont tenté d’apporter une réponse commune.

Le 25/06/2022 à 15h58

C’est un secret de polichinelle, la souveraineté énergétique est un préalable incontournable au maintien de la stabilité des Etats. Le dilemme auquel font face les économies, victimes collatérales de l’invasion russe de l’Ukraine en est la manifestation la plus directe. A l’approche du prochain hiver, le risque de bouleversements, voire d’interruption, des chaînes d’approvisionnement en pétrole ou gaz pèse lourdement sur les esprits ainsi que sur les perspectives de croissance des économies toujours dépendantes des approvisionnements russes.

«Le contexte international actuel nous impose de réduire notre dépendance au gaz russe et d'accélérer la transition vers les énergies propres. La région méditerranéenne a un rôle à jouer pour aider ses voisins euro-méditerranéens à renforcer la sécurité de leurs approvisionnements. », lance, lors de l'ouverture du sommet, Petrit Ahmeti, président de l'autorité de régulation de l'énergie albanaise ERE et président de MEDREG, l'association des régulateurs de l'énergie du bassin méditerranéen, organisatrice de cet évènement à Marrakech.

En ligne de mire donc de ce sommet régional, l’objectif de réduire fortement la dépendance au gaz russe.

Un défi de taille compte tenu du fait que le risque de la transition énergétique vient du décalage entre la rapide montée des besoins et le développement de l’extraction, ce qui se répercute sur le prix de l’énergie et menace la stabilité de la chaîne d'approvisionnement, en particulier à l'approche de l’hiver. Il faut dire qu’en dépit du contexte géopolitique houleux, le rythme d’une transition demeure dicté par l’urgence climatique. Et, les régulateurs, pour leur part, ne perdent pas de vue la sobriété énergétique. «La guerre n'est pas une excuse pour renoncer aux engagements pris par les Etats en matière de recours aux énergies propres», nous confie Claire Hellich Praquin, directrice de la Commission de régulation de l'énergie française.

Prenant acte des retombées importantes pour les citoyens de la flambée des prix, en particulier à la pompe, et des menaces qui pèsent sur la sécurité des approvisionnements, les régulateurs de l'énergie des pays du bassin méditerranéen ont tenu à apporter une approche concertée aux défis globaux. 

Dans cette quête perpétuelle d’équilibre énergétique, le Royaume porte un intérêt particulier à l'intégration régionale. «Nous sommes convaincus que le commerce d'énergie transfrontalier est essentiel pour consolider la sécurité des approvisionnements en électricité dans les pays méditerranéens et afin de mieux gérer la part importante des (énergies) renouvelables intermittentes», fait valoir Abdellatif Bardach, vice-président de MEDREG et président de l'Autorité marocaine de régulation de l'électricité (ANRE), en réponse aux défis posés par la transition énergétique dans le bassin méditerranéen.

Par Ayoub Ibnoulfassih
Le 25/06/2022 à 15h58