L’Américain William Friedkin, Oscar du meilleur réalisateur pour «French Connection» (1971) et consacré maître de l’épouvante avec «L’Exorciste» (1973), est mort lundi à Los Angeles à l’âge de 87 ans. Son décès a été annoncé par Stephen Galloway, un ancien salarié du Hollywood Reporter, après avoir parlé à l’épouse du cinéaste. «Il a travaillé jusqu’à il y a quelques semaines», a-t-il précisé, «mais sa santé était déclinante».
Explorateur de l’âme humaine à la frontière du bien et du mal, William Friedkin est une figure de la nouvelle génération hollywoodienne qui s’est affranchie des codes classiques, aux côtés de Francis Ford Coppola et Martin Scorsese.
Eminent cinéphile, grand connaisseur du cinéma européen, mais aussi grand amateur de peinture et de musique, il a expérimenté tous les genres du Septième art, sans toutefois toujours rencontrer le succès dans les salles.
Des personnalités du grand écran ont salué lundi l’influence de son travail. «Le cinéma a perdu un véritable expert et j’ai perdu un être cher, loyal, un vrai ami», a déclaré le réalisateur Guillermo del Toro, sur les réseaux sociaux, saluant le travail de «l’un des dieux du cinéma».
William Friedkin est «l’un des cinéastes les plus percutants de tous les temps», a assuré Eli Roth, acteur et réalisateur de films d’horreur, assurant sur Instagram que le cinéaste avait «changé le cours de (s)a vie».
Le producteur américain Jason Blum, qui prépare une suite à «L’Exorciste», s’est dit quant à lui «personnellement redevable» envers M. Friedkin. «Plus que d’autres cinéastes, il a changé à la fois la manière des réalisateurs d’aborder les films d’horreur, et la perception de ces films dans la culture générale», a-t-il assuré dans un communiqué, saluant «l’ensemble de l’oeuvre qu’il laisse derrière lui».
«Très triste d’apprendre la mort de William Friedkin, un cinéaste profondément talentueux», a réagi le romancier à succès Stephen King, déclarant: «“L’Exorciste” est super, mais pour moi, le vrai classique est ”Sorcerer” (“Le Convoi de la peur”, NDLR)», un autre film du maître. William Friedkin laisse une épouse, l’ancienne productrice Sherry Lansing, et deux fils.