Abdelouahab Rafiqui, plus connu sous le surnom d’Abou Hafs du temps où il était prédicateur salafiste, a suggéré aux cinéastes marocains de réaliser un biopic sur sa vie. "Le projet qui me tient le plus à cœur, c’est la réalisation d’un biopic sur ma vie. Il y a assez d’évènements pour en faire un film".
Cette suggestion spontanée et étonnante a eu lieu au cours de la rencontre débat diffusée en live sur le 26 février 2021 sur les réseaux. Rafiqui était l'invité de l’association des rencontres méditerranéenne Cinéma Droits de l’homme pour parler du rôle de la culture et du cinéma comme moyen de prévention de l’endoctrinement des jeunes. Appelé à commenter le film Fatwa du réalisateur tunisien Mahmoud Ben Mahmoud, Rafiqui regrette la présence de caricatures stigmatisantes et superficielles de l’extrémisme religieux.
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"Il y a beaucoup d’exagération dans ce film. Cela ne correspond pas à la réalité des mouvements salafistes" déclare Abdelouahab Rafiqui. Cet ancien salafiste, détenu suite aux attentats de Casablanca de 2003 et gracié en 2012, considère que ce genre de traitement de la question de l’extrémisme religieux est une arme à double tranchant. "Alors qu’on veut sensibiliser les jeunes et éviter qu’ils soient endoctrinés par des mouvements religieux, c’est le contraire qui risque de se produire".
A l’occasion de ce débat, Abdelouahab Rafiqui a rappelé qu’en 20 ans, rares sont les réalisateurs marocains qui ont tenté de traiter ce sujet éminemment délicat. "Cela fait plus d'une vingtaine d'années que le Maroc est confronté à ce phénomène dangereux de la pensée extrémiste. Où est le cinéma marocain ? Le seul film qui s'est intéressé à ce sujet c'est Les Chevaux de Dieu de Nabil Ayouch".
