Le festival Casanola, un rêve devenu réalité, a transformé Casablanca en une scène vibrante, connectant les sonorités envoûtantes de La Nouvelle-Orléans à l’âme marocaine. Cet événement qui s’est achevé hier, offre aux mélomanes une immersion profonde dans l’univers du jazz, portée par la vision passionnée de son directeur artistique, Mahmoud Chouki.
Le360: Vous êtes le directeur artistique du festival Casanola. Pouvez-vous nous présenter ce nouveau festival de Jazz de Casablanca?
Mahmoud Chouki: Tout est parti d’un voyage de Karim Taïssir à La Nouvelle-Orléans. De retour, il en a parlé à un ami commun, Jamal Abdennassar, qui a organise une visioconférence décisive. C’est à ce moment-là que le rêve a pris forme: celui de bâtir un pont culturel entre La Nouvelle-Orléans et Casablanca. J’ai ensuite pris contact avec le Musée du Jazz de La Nouvelle-Orléans, qui a accueilli le projet avec enthousiasme. Les artistes, eux aussi, se sont immédiatement montrés enthousiastes à l’idée de participer à cette aventure musicale et humaine.
Casanola s’étend sur trois jours au Club automobile de Bouskoura, Comment les artistes ont-ils été sélectionnés?
Pour concevoir la programmation, j’ai contacté des artistes locaux et des légendes de La Nouvelle-Orléans. Nous avons proposé trois spectacles différents sur trois jours. Je voulais apporter le côté Brassband avec tous les cuivres. Le Brassband, comme tout le monde le sait, est né à La Nouvelle-Orléans. Le deuxième jour a laissé place au Jazz traditionnel, ou Trad’Jazz, avec des instruments comme la clarinette, le trombone et la trompette. La finale est prévue avec moi et la fusion que j’ai réalisée à La Nouvelle-Orléans avec des musiciens locaux.
«Ce sont des musiciens qui ont voyagé dans le monde entier pour promouvoir le jazz. Je citerais entre autres le Dr. Michael White, un musicologue qui a écrit plusieurs livres sur le jazz et ses origines et qui se produit partout dans le monde. »
— Mahmoud Chouki, Directeur artistique du festival CasaNola
Les artistes programmés ne sont pas forcément connus du grand public, en particulier en dehors du cercle des amateurs de jazz. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces musiciens et ce qui les rend singuliers?
Ce sont des musiciens d’exception, qui ont parcouru le monde pour faire rayonner le jazz. Parmi eux, le Dr. Michael White, musicologue renommé, auteur de plusieurs ouvrages sur les origines du jazz, et figure incontournable des scènes internationales. À ses côtés, Stanford à la trompette, dont le jeu incarne toute la tradition vivante de La Nouvelle-Orléans. Ces artistes, âgés de 75 à 80 ans, continuent de jouer, d’innover et de fusionner les styles avec une énergie remarquable. C’est un véritable honneur de les accueillir au Maroc.
«Mon objectif n’a jamais été d’être connu ou reconnu. Je joue de la musique par amour pour la musique.»
— Mahmoud Chouki, Directeur artistique du festival Casanola
Vous avez appris la musique à l’âge de 7 ans au Maroc. Comment vous êtes-vous retrouvé à La Nouvelle-Orléans, où vous résidez depuis plus de huit ans?
J’ai toujours aimé voyager, et grâce à la musique, j’ai pu voyager un peu partout dans le monde. C’est toujours une passion pour moi, et c’est comme ça que j’ai atterri à La Nouvelle-Orléans. C’était un voyage que j’avais réalisé pour découvrir les villes de musique aux États-Unis. Dès que j’ai mis les pieds à La Nouvelle-Orléans, j’en suis tombé amoureux. J’ai été accueilli comme l’un des leurs, et deux ans plus tard, j’ai décidé d’y revenir pour six mois. J’y suis resté huit ans!
Mon objectif n’a jamais été d’être connu ou reconnu. Je joue de la musique par amour pour la musique, et tous mes projets et mes voyages me permettent de grandir en tant que personne et aussi en tant que musicien. C’est ma plus grande source d’inspiration.








