Retrait des conteneurs abritant le Musée collectif au Parc de la ligue arabe: Casa Patrimoine persiste et signe

Installé dans des conteneurs au parc de la Ligue arabe, le Musée Collectif de Casablanca devait être présenté au Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS)  du 20 au 28 août.

Installé dans des conteneurs au parc de la Ligue arabe, le Musée Collectif de Casablanca devait être présenté au Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS)  du 20 au 28 août. . DR

Le Musée collectif de l'Atelier de l'observatoire au Parc de la ligue arabe sera démantelé ce vendredi 29 juillet 2022. Les conteneurs mis à disposition par Casa Patrimoine seront restitués. Ahmed Taoufiq Naciri, directeur de cette société de développement local, est catégorique, faute d'être convaincant.

Le 26/07/2022 à 15h36

J-5 avant la restitution des deux conteneurs prêtés par la société de développement local (SDL), Casablanca Patrimoine, à l’Atelier de l’observatoire. Cette association y avait installé son «musée citoyen» au Parc de la ligue arabe à Casablanca.

Dans un communiqué diffusé le 9 juillet, les promoteurs du projet avaient indiqué, on s’en souvient, que cette SDL avait décidé de confisquer les deux conteneurs mis à leur disposition en décembre 2021 pour une durée d’un an, sans qu’aucune explication ne leur soit donnée.

La date de la restitution a été fixée au 29 juillet 2022, soit dans 4 jours. Cette restitution prévue entre 10h00 et 19h00 sera suivie d’une conférence de presse le jour même par l'association.

«Le contrat de la durée d’un an signé avec Casa Patrimoine en décembre 2021 a été rompu fin juin, seulement six mois après la mise à disposition des conteneurs. Même après avoir insisté, on ne nous a toujours pas justifié cette rupture de contrat et nous n’avons aucune idée sur le projet de Casa patrimoine et comment ils comptent exploiter ces conteneurs construits en 2017 et qui auraient coûté 1,5 million de dirham», signale Mohammed Fariji, fondateur de l’Atelier de l’observatoire, dans une déclaration pour Le360.

De son côté, Ahmed Taoufiq Naciri, directeur de Casablanca Patrimoine trouve cette restitution tout à fait justifiée, même si elle a lieu six mois avant la fin du contrat. «Je ne comprends pas pourquoi ils s’insurgent. Ce sont nos conteneurs, on souhaite les récupérer et ils ont accepté de le faire lors d’une réunion où nous nous sommes entretenus avec eux».

Lorsque l’on interroge ce responsable sur le sort futur de ces conteneurs après restitution, et alors même qu’il signale que son équipe souhaite y organiser des évènements, il affirme: «nous ne sommes pas obligés de vous dire ce qu’on compte organiser à l’intérieur de ces espaces… On peut tout simplement les placer dans un entrepôt. Cela nous regarde»...

Mohamed Fariji de rétorquer que le timing de cette «confiscation», comme il tient à l’appeler, tombe mal puisque son association vient d’être sélectionnée par le Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS) pour présenter ce projet du musée citoyen installé au parc de la ligue arabe, entre le 20 et le 28 août 2022

Le Musée collectif, qui se veut «musée citoyen de la mémoire de Casablanca», propose, selon ses protagonistes, un «processus partagé d’écriture de l’histoire de la ville par ses habitant.e.s, ses artistes et ses chercheur.ses», et indique, dans son communiqué, que «ce projet a été mené sur la mémoire collective de la ville depuis dix ans, en sélectionnant et en réalisant une cinquantaine de projets participatifs, dont seulement certains fragments de ses projets et de ses collectes dans diverses disciplines artistiques ont pu être exposés à travers une série d’expositions, d’ateliers et rencontres».

Depuis son installation dans des conteneurs, au parc de la Ligue arabe, le 10 décembre 2021, deux expositions y ont été organisées sur le patrimoine matériel et immatériel de la ville, vu par ses habitants, artistes et chercheurs, une serre régionale a été installée, une vingtaine d'ateliers participatifs et de rencontres ont eu lieu, une quarantaine d’articles, d’enquêtes journalistiques et de reportages ont été réalisés.

Des fragments de la mémoire du célèbre parc Yasmina, qui aujourd’hui n’existe plus, ont été exposés dans ce musée, comme différents objets collectés, dont des manèges, des affiches, quelques dossiers de travailleurs et des tickets d’entrée, aussi.

Maintenant que les deux conteneurs appartenant à Casablanca patrimoine vont être restitués, les membres de l’Atelier de l’observatoire sont à la recherche d’autres lieux, peut-être même d’autres villes, où ils peuvent poursuivre leur projet de musée collectif.

Par Qods Chabaa
Le 26/07/2022 à 15h36