Oumaima Barid a découvert l’art théâtral au collège, où elle a forgé son désir de devenir actrice. Sa première fois sur un plateau de tournage, alors qu’elle venait à peine de décrocher son baccalauréat, fut pour elle une révélation, la preuve qu’elle souhaitait consacrer sa vie au cinéma.
Qui est Oumaima Barid?
J’ai 24 ans, je suis née et j’ai grandi à Agadir. Lorsque j’étudiais au collège, je faisais déjà du théâtre. Plus tard, mon baccalauréat en poche, on m’a proposé d’être figurante dans un film. Et dès que j’ai mis les pieds sur ce plateau de tournage, j’ai su que c’est ce que je souhaitais faire. Je me suis tout de suite dit: «Je veux être actrice».
En 2019, j’ai participé au casting du film «La vie me va bien», d’El Hadi Oulad M’hand. J’ai décroché le rôle et c’est là que ma carrière d’actrice a vraiment démarré. Pendant trois ans, j’ai continué à passer des castings, dont celui d’«Animalia» de Sofia Alaoui. Cela s’est déroulé à Agadir. Un mois plus tard, je suis venue à Casablanca pour poursuivre ma formation en cinéma. C’est là que Sofia Alaoui m’a appelée pour m’annoncer que j’avais le rôle d’Itto, le personnage principal.
En parallèle de votre carrière d’actrice, avez-vous tenté un autre travail «alimentaire»?
Ce métier est très difficile. Il faut s’y consacrer à 100%. J’avais essayé de travailler et de passer des castings en parallèle, mais ce n’était pas possible. Il est très difficile de concilier les deux.
Dans «Animalia», vous interprétez le personnage d’Itto. Qu’est-ce que qui a été le plus difficile pour vous à gérer pour jouer ce rôle?
Itto est une jeune femme de 22 ans qui vit avec son mari et ses beaux-parents le temps de sa grossesse. Soudain, un évènement surnaturel va bouleverser son quotidien. Lorsque Sofia m’a dit que j’avais décroché le rôle, elle m’a aussi détaillé comment elle imaginait le personnage et le sujet du film. Toutes les deux, nous avons essayé de trouver le personnage d’Itto.
Je me suis mise à regarder des documentaires sur les femmes enceintes, car je ne l’ai jamais été, et je devais bien ressentir ce que ressentait une femme enceinte. C’était le premier défi. Ensuite, je devais parler trois langues: l’amazighe, la darija et le français. Même si j’habite à Agadir et que ma mère est Amazighe, je ne maîtrisais pas la langue amazighe. J’avais donc un coach, Houssaïne Chani, qui travaillait avec moi le texte et la prononciation. C’était une belle expérience, dont je garde un excellent souvenir. Il y avait aussi beaucoup d’effets spéciaux. J’ai joué avec un chien, et c’était une première pour moi. Je devais faire appel à mon imaginaire. Mais heureusement, tout s’est bien passé.
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La presse, notamment française, parle d’un film où la femme est écrasée sous le poids du patriarcat. Est-ce vraiment cela le film?
Le film traite de plusieurs sujets en même temps: le pouvoir de l’argent, la religion… C’était aussi un voyage spirituel. Itto essayait de se connecter avec elle-même, savoir ce qu’elle voulait et quelles étaient ses propres valeurs. Je pense que dans notre société, que tu sois femme ou homme, quand tu as de l’argent, tu as automatiquement un pouvoir. Après, il s’agit de savoir comment tu vas te comporter avec les autres en possédant ce pouvoir. Même chose pour la religion, est-ce juste un protocole pour détenir un pouvoir, ou est-ce que tu as réellement la foi et une véritable connexion avec Dieu?
Et la place de l’amour dans tout cela?
Itto essayait de se découvrir et de savoir ce qu’elle désirait réellement. Elle appartient à une famille modeste et s’est mariée à un homme très riche, car elle voulait voir à quoi cela ressemblait. Mais par la suite, elle a compris que le matériel est certes important, mais l’essentiel est qu’il y ait de l’amour.
Quels ont été vos projets cinématographiques après «Animalia»?
Après le film «Animalia», j’ai joué dans deux longs-métrages: le premier avec Abdelhay Laraki et le second avec l’écrivain et réalisateur Abdellah Taïa.