Le Festival international du film de Marrakech a accueilli cette année l’un des films les plus attendus du cinéma arabe: «Sett», réalisé par Marwan Hamed. Pour la première fois, Mona Zaki incarne à l’écran la légende de la chanson orientale Oum Keltoum, un rôle aussi prestigieux que risqué. Depuis l’annonce de sa participation, l’actrice a suscité un large débat en Égypte, certains estimant qu’elle ne ressemblait pas suffisamment à la diva.
Malgré cette tempête médiatique, Mona Zaki aborde ce défi avec humilité et sincérité. Préparation intensive de plus d’un an, travail quotidien sur la voix, la posture et l’interprétation… L’actrice raconte un processus exigeant, porté par la confiance du réalisateur. Son mari, l’acteur Ahmed Helmi, présent dans le film en tant qu’invité d’honneur, l’a accompagnée avec bienveillance tout au long de cette aventure.
Très attachée au Maroc, où elle vient depuis son adolescence, Mona Zaki dit vivre à Marrakech un moment privilégié, entre retrouvailles, culture et admiration mutuelle. Une rencontre avec une artiste qui, malgré sa carrière impressionnante, continue de se dépasser pour offrir au public l’excellence qu’on lui connaît.
Le360: pourquoi avoir choisi Marrakech pour l’avant-première mondiale du film «Sett»?
Nous sommes très heureux de présenter le film pour la première fois au FIFM. C’est un événement majeur que nous respectons énormément.
Depuis l’annonce de votre participation au film dans le rôle d’Oum Keltoum, une polémique a éclaté en Égypte, certains estimant que vous ne lui ressemblez pas suffisamment. Trouvez-vous cette critique justifiée?
Tout le monde a le droit d’exprimer son opinion, et toute polémique est finalement bénéfique pour le film. Je respecte les débats qui sont nés avant et après sa sortie.
«Marwan Hamed m’a énormément rassurée. Il m’a accordé une telle confiance que je me devais d’être à la hauteur»
— Mona Zaki, actrice
Qu’a dit le réalisateur Marwan Hamed pour vous convaincre que vous pouviez incarner Oum Keltoum?
Pour être honnête, je ne me suis jamais dit que je pouvais jouer ce rôle, bien au contraire. Lorsque le réalisateur me l’a proposé, j’ai eu très peur. Je ne savais pas par où commencer tant la différence entre moi et Oum Keltoum est immense. Mais Marwan Hamed m’a énormément rassurée. Il m’a accordé une telle confiance que je me devais d’être à la hauteur. Même lorsque j’étais perdue, il me répétait que nous avancerions par petites étapes.
Nous nous sommes entraînés pendant un an et trois mois, chaque jour. Je devais travailler le dialogue, la tonalité de ma voix, l’interprétation du chant, la posture… Au début, j’étais souvent frustrée, car j’avais l’impression de ne pas avancer. Mais il me rassurait constamment. J’essayais sans cesse de donner le meilleur de moi-même et de réduire la distance entre ce personnage et moi. Tout cela jusqu’au travail sur le maquillage et le début du tournage.
Votre mari, l’acteur Ahmed Helmi, fait une apparition dans le film en tant qu’invité d’honneur. Vous a-t-il encouragée?
En réalité, il m’a surtout rassurée, plus qu’il ne m’a encouragée. Lorsque je lui ai dit que j’avais plus d’un an de préparation devant moi, il m’a répondu: «Tu as le temps…» Et cela m’a énormément aidée.
Ce n’est pas votre première visite au Maroc. Quelle a été votre première envie en apprenant votre venue à Marrakech?
(Rires) Le hammam marocain! J’ai aussi pensé à l’huile d’olive, à l’huile d’argan… J’aime énormément ce pays que je connais très bien. Depuis mes 16 ans, lorsque je faisais du théâtre expérimental, je venais souvent au Maroc et j’y ai beaucoup d’amis. C’est un honneur d’être ici.
Entre la série «Cendrillon» et le film «Sett», qu’est-ce qui a changé chez Mona Zaki? Et lequel préférez-vous?
Sincèrement, je n’aime pas comparer mes anciens projets, car je les aime tous. Ce que je peux dire, c’est que j’ai toujours donné le meilleur de moi-même: je ne me contente jamais du minimum. Bien sûr, avec l’expérience, il y a une évolution – dans le jeu, dans le comportement, et même dans la manière dont le public réagit. Cette différence est bien réelle.








