«C’est une problématique qui existe sous diverses formes et l’UNESCO œuvre pour la protection des patrimoines immatériels inscrits dans ses registres», a affirmé Ernesto Ottone, sous-directeur de la culture de l’UNESCO en réponse à une question posée par Le360, lors d’une conférence de presse, lundi 28 novembre 2022, à Rabat.
Cette rencontre avec les représentants des médias était organisée dans le cadre de la 17e session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dont les travaux ont été ouverts ce lundi 28 novembre 2022 par la lecture d’un message du roi Mohammed VI adressée à la conférence.
«A l’UNESCO, nous menons une réflexion sur les moyens à même de lutter contre l’appropriation non autorisée (du patrimoine, ndlr) de certaines communautés et qui se trouve aujourd’hui reproduit et commercialisé sans le consentement de ces communautés», a expliqué le Chilien Ernesto Ottone.
Il s’agit selon lui, «d’une réflexion que va engager l’UNESCO sur ce sujet et en débattre dans les différentes instances. Il s’agit de trouver une solution et qui constitue également une juste rétribution de ces identités et ces communautés qui ont hérité de ce savoir-faire».
Pour le responsable, l’UNESCO est déjà dotée d’une convention «sur le trafic illicite de biens culturels. Mais, cette organisation de l’ONU n’a pas de mécanisme de lutte et n’a pas non plus de pouvoir coercitif à l’encontre des détournements», a-t-il expliqué.
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L’UNESCO a un rôle «de plaidoyer qui met en avant les grandes problématiques. En général, ce sont des sujets qui sont portés par des ministres et des pays membres», a détaillé Ernesto Ottone.
Dans son message adressé à la conférence et lu en son nom, ce lundi 28 novembre 2022, à l'ouverture à Rabat des travaux de cette 17e session du Comité intergouvernemental de l’UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine immatériel, le roi Mohammed VI a annoncé la création d'un Centre national du patrimoine immatériel.
Cette nouvelle structure aura pour mission de consolider les acquis réalisés dans le domaine du patrimoine immatériel et de poursuivre le recensement méthodologique du patrimoine national dans l’ensemble des régions du pays.
De son côté, la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a indiqué que cette session va réunir «180 Etats-parties et inscrire dans la liste du patrimoine de l’UNESCO de nouveaux éléments présentés par de nombreux pays».
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Audrey Azoulay a salué l’importance du «message de Sa Majesté le roi Mohammed V qui a annoncé la création d’un Centre national pour le patrimoine immatériel ici au Maroc». Et d’ajouter que la 17e session «va examiner les candidatures d’une cinquantaine d’éléments du patrimoine immatériel à travers le monde, tous porteurs d’une culture, d’une identité à protéger». La préservation de la nature est devenue «primordiale», car il faut «la protéger» dans la conjoncture que traverse le monde, a-t-elle conclu.
De son côté, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO, Samir Addahre, également président exécutif de la 17e session du Comité intergouvernemental, a loué les efforts que mène le Souverain en matière de préservation du patrimoine immatériel, notant que «le Roi a été le premier chef d’Etat à s’être intéressé à ce sujet».
Le Maroc, selon lui, a enregistré et inscrit jusqu’à présent auprès de l’UNESCO «onze éléments du patrimoine marocain», le dernier étant la Tbourida. Lors de cette session de Rabat, selon l’ambassadeur, le comité d’évaluation de l’UNESCO va examiner 50 candidatures et décider de celles qui auront convaincu.