L’Orchestre philharmonique de Vienne, sublime, mais… trop blanc?

L'Orchestre philharmonique de Vienne.

L'Orchestre philharmonique de Vienne. . DR

Au lendemain de son traditionnel concert du Nouvel An, l’Orchestre philharmonique de Vienne a été épinglé par le musicien Ibrahim Maalouf pour son manque de diversité ethnique. Une critique qui a suscité un vif débat…

Le 02/01/2021 à 10h26

Depuis l’émergence du mouvement Black Lives Matter, la question de la diversité ethnique est devenue un sujet de débat récurrent. Ainsi, quelques semaines après l’Opéra de Paris, qui entreprenait son propre travail d’introspection en commandant un rapport sur les discriminations internes et les images véhiculées par son répertoire, voici venu le tour du mythique Orchestre philharmonique de Vienne d’être interpellé sur le sujet.

Sur Twitter, le célèbre trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf a ainsi commenté les deux représentations données par le célèbre orchestre viennois les 30 et 31 décembre dernier. «Sublime orchestre de Vienne qui chaque année excelle musicalement», a-t-il ainsi écrit, enthousiaste, avant de poursuivre sur une note plus critique en jugeant que ce même orchestre «se fait tristement remarquer par son manque de diversité ethnique». Appelant dans son tweet à plus de diversité en 2021, Ibrahim Maalouf estime par ailleurs que «si Vienne est à l’extrême, les orchestres français sont loin du compte aussi…»

Une prise de position qui n’a pas manqué de faire réagir la Toile avec une majorité de commentaires excédés par cet appel à la diversité, taxé d’obsession de la race.

«Manifestement, ce manque de diversité n’empêche pas l’excellence. La diversité devrait-elle donc être une fin en soi?» interpelle l’un des twittos. Un avis largement partagé par les internautes qui jugent qu’on choisit un artiste pour son talent, et non pour son sexe ou sa couleur de peau.

D’autres encore ont estimé ce commentaire hors de propos, ne comprenant pas pourquoi on n’appelle pas à la diversité dans les pays africains et arabes et à recruter ainsi des musiciens blancs dans l’Orchestre philharmonique du Congo ou de Tunisie… «C’est réservé aux Européens le devoir de diversité?», s’interroge l'un d'eux.

Submergé de critiques dénonçant une obsession de la race, Ibrahim Maalouf a répondu à ses détracteurs: «La violence des réponses, tous ces trolls haineux, ces insultes, cette faculté de me faire dire ce que je n’ai pas dit pour me faire passer pour ce que je ne suis pas ne changeront rien: la France est et restera cosmopolite. Vive la France que j’aime».

Par Zineb Ibnouzahir
Le 02/01/2021 à 10h26