Paul Auster, auteur américain prolifique de romans, poèmes et films propulsé sur la scène littéraire internationale par sa «Trilogie new-yorkaise», est mort de complications d’un cancer du poumon à l’âge de 77 ans.
L’écrivain est décédé à son domicile de Brooklyn, à New York (États-Unis), a indiqué Jacki Lyden, une amie de la famille. «Paul s’est éteint ce soir, chez lui, entouré de ses proches», a-t-elle écrit dans un email adressé à l’AFP. Son épouse, l’écrivaine Siri Hustvedt, avait annoncé l’an dernier qu’il souffrait d’un cancer.
Né en 1947 dans l’État du New Jersey, Paul Auster est devenu une icône littéraire de New York. Auteur de plus d’une trentaine de livres, il a été traduit dans plus de 40 langues. Plusieurs de ses romans creusent le thème du hasard et des coïncidences qui changent le destin de ses personnages.
Dans «Cité de Verre», «Revenants» et «La Chambre dérobée» qui forment la «Trilogie», ses personnages partent à la recherche de leur identité à la manière de détectives dans le labyrinthe de Manhattan hérissé de gratte-ciels où tout n’est que reflets et faux semblants.
Ce descendant de juifs ashkénazes a étudié à l’Université Columbia de New York la littérature française, italienne et britannique. Après ses études, il vit à Paris de 1971 à 1975 et traduit des poètes français, mais il doit multiplier les emplois avant de pouvoir vivre de ses livres. L’héritage de son père mort en 1979 lui permet de se consacrer à l’écriture.
Également scénariste et réalisateur
Il s’est fait connaître en 1982 avec «L’invention de la solitude», un roman autobiographique où il tente de cerner la personnalité de son père. Le romancier perce en 1987 sur la scène internationale, notamment en Europe, avec sa «Trilogie new-yorkaise», un roman noir qui s’inspire du genre policier.
Également scénariste, Paul Auster a contribué au film «Smoke», qui dresse le portrait d’âmes perdues gravitant autour d’un débit de tabac de Brooklyn, et sa suite «Brooklyn Boogie», deux films qu’il réalise avec Wayne Wang. Parmi ses autres œuvres à succès figurent notamment «Moon Palace», «Le Livre des illusions» et «Brooklyn Follies».
Ecrivain vénéré en France qu’il considère comme son «deuxième pays», il reçoit le Prix Médicis étranger pour le «Léviathan» en 1993.
En avril 2022, il avait perdu son fils Daniel Auster, 44 ans, qu’il avait eu avec sa première épouse, l’écrivaine Lydia Davis, mort d’une «overdose accidentelle» à New York. Malgré un cancer diagnostiqué la même année, Paul Auster achève un dernier livre à la tonalité nostalgique, intitulé «Baumgartner».