Le monde artistique marocain pleure la disparition de Najoua El Hitmi, artiste peintre originaire de Tanger, emportée à l’âge de 47 ans après un long combat contre la maladie. Figure incontournable de la scène culturelle tangéroise, elle laisse derrière elle une empreinte profonde, faite de couleurs, d’énergie et de générosité.
Fondatrice du lieu d’art Zawiya Factory dans sa ville natale, Najoua El Hitmi avait imaginé cet espace de 150 m² aux hauts plafonds comme un atelier ouvert à la création pluridisciplinaire. Ce lieu, pensé comme un laboratoire artistique, accueillait aussi bien des peintres que des photographes, des plasticiens ou des performeurs, faisant de la Zawiya Factory un carrefour d’inspirations et de dialogues.
Véritable cheville ouvrière de l’événement «ÊTRE ICI», organisé par l’association Ssilate, elle avait mis sa passion contagieuse au service d’un nouvel élan pour l’action culturelle tangéroise. «C’est un événement qui se veut fédérateur, dont le but est de faire sortir la culture de ses lieux habituels — galeries, musées… — et investir d’autres espaces pour que le public puisse y accéder», confiait-elle à un média local.
Ses amis, artistes peintres ou acteurs culturels, se souviennent d’une femme humble, généreuse, vive et bienveillante. «Toujours prête à tendre la main, elle croyait aux autres et savait transmettre son énergie positive», écrit la plasticienne Zhor El Hichou.
Le Forum culturel d’Assilah a également rendu hommage à cette «artiste brillante et amie précieuse», saluant «une empreinte artistique et humaine inoubliable». Pour ses membres, Najoua «n’était pas seulement une artiste; elle était une âme inspirante, un sourire chaleureux, un cœur vaste qui accueillait chacun avec tendresse».
Dans un message empreint d’émotion, l’artiste et enseignante en histoire de l’art Rim Laâbi a souligné : «Il restera d’elle ce qu’elle a semé, donné: la créativité, l’habileté, la rigueur, les idées, la curiosité, la sensibilité, la persévérance, la générosité, la communion, le partage… et la passion avec une densité bouleversante. Il restera d’elle la vie, intensément, malgré tout.»
Hicham Daoudi, galeriste et collectionneur, a tenu à rendre hommage à celle qui, par son engagement, sa détermination et sa vision, a su inscrire Tanger parmi les villes marocaines les plus dynamiques sur le plan artistique.
En disparaissant, Najoua El Hitmi laisse derrière elle un vide immense, tant dans les cœurs que dans les ateliers qu’elle faisait vibrer. Mais son œuvre, ses gestes de partage et son regard singulier sur le monde continueront de résonner dans chaque coup de pinceau, chaque initiative culturelle et chaque rencontre artistique qu’elle aura inspirée.








