«Amis chorégraphes, circassiens, artistes de rue, le moment n’est-il pas venu pour demander la création d’espaces dédiés à votre métier?». Ainsi s’interroge le danseur contemporain Taoufiq Izeddiou qui exprime cette opinion sur sa page officielle Facebook.
Interrogé par Le360, le fondateur de la compagnie Anania explique dans le détail le fonds de sa pensée. «Depuis tout récemment, on construit des théâtres dans plusieurs villes du Maroc, mais rien n’est prévu pour les artistes du cirque et de danse contemporaine».
Cette revendication d'espaces dédiés à la danse contemporaine alors que les chorégraphies peuvent prendre vie, et le font déjà, sur les planches de théâtres, peut sembler injustifié.
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En connaissance de cause, Taoufiq Izeddiou affirme que les scènes des théâtres au Maroc sont construits en béton et danser sur ce genre de structure relève du parcours du combattant, voire même d’une opération kamikaze. «Nous n’avons pas de sol adapté pour la danse, même les comédiens lorsqu’ils veulent agrémenter leur prestation scénique par des sauts, souvent ils le paient cher» ajoute Taoufiq Izeddiou. Le côté spectaculaire est donc souvent limité sur un sol de théâtre au Maroc.
Cette requête directe de création d’espaces spécifiques aux arts chorégraphiques cache en réalité une demande de reconnaissance officielle de cet art, exercé par des professionnels depuis 20 ans. «Nous avons l’air d’être des réfugiés. Il y en a marre, nous voulons une autonomie, et ne pas à chaque fois sentir que nous sommes sous la tutelle de la musique ou du théâtre. La danse contemporaine est un art à part entière», précise Taoufiq Izeddiou. «Ces espaces dédiés seront non seulement un lieu de diffusion, mais aussi de formation. Il est temps!».