Laurence Fishburne: «Mon nouveau rôle changera ma vie, bien plus que Morpheus dans Matrix»

Laurence Fishburne, star de Matrix: “ce que j’aime le plus au Maroc, ce sont ses gens”

Laurence Fishburne lors de la 22ème édition du FIFM.

Le 06/12/2025 à 12h00

VidéoÀ l’occasion de la 22ème édition du Festival international du film de Marrakech, Laurence Fishburne s’est confié à nous dans un échange à la fois intime et cinéphile. La star américaine y évoque son attachement au Maroc, ce pays qu’il dit désormais considérer comme un foyer, et revient sur les rôles qui ont jalonné plus d’un demi-siècle de carrière.

Fort d’une carrière qui traverse plus de cinq décennies, Laurence Fishburne raconte, dans cette interview pour Le360, son attachement au Maroc, sa fascination pour la culture marocaine — qu’il dit redécouvrir à chaque séjour —, et revient sur les rôles jalons qui ont sculpté son parcours, des plus emblématiques aux projets les plus récents.

Avec ce sourire qui lui a valu l’affection du public mondial, Laurence Fishburne dit sa joie de retrouver la ville ocre. «Je suis venu ici il y a près de vingt ans pour rendre hommage au regretté Sean Connery. C’était un moment unique. Tout le monde était accueillant, chaleureux. Depuis, chaque fois que le festival m’invite et que mon agenda me le permet, je reviens», déclare-t-il.

Interrogé sur la place qu’occupe le Maroc dans son parcours, Laurence Fishburne ne cherche pas ses mots. «Le Maroc ne m’a pas seulement inspiré artistiquement, il a inspiré ma vie», dit-il, avant de remonter le fil d’une fascination ancienne. Adolescent, il tombe amoureux d’une culture qui, depuis, l’accompagne partout: «La cuisine, la musique, l’architecture… tout cela fait désormais partie de ma vie. Je ressens que le Maroc est une sorte de foyer pour moi.»

De cette visite, l’acteur retient aussi une information qui l’a marqué. «J’ai appris cette fois-ci que le Sahara est désormais reconnu officiellement comme partie intégrante du Maroc. J’ai trouvé cela formidable», glisse-t-il, visiblement touché par ce qu’il perçoit comme une confirmation symbolique.

Puis la conversation revient à son terrain de jeu naturel: une carrière longue de plus d’un demi-siècle, où chaque rôle laisse une trace. «Chaque rôle te change. Chaque expérience ajoute quelque chose à la personne que tu deviens. Mais certains rôles ont véritablement transformé ma vie», confie-t-il. Dans sa cartographie personnelle, il cite Apocalypse Now (1979), King of New York, l’incontournable Morpheus de The Matrix, et, plus récemment, son personnage de Regis dans The Witcher, qu’il assure être un nouveau tournant: «Ce rôle changera à nouveau ma vie», avec, dit-il, une aura appelée à dépasser celle de Morpheus qui lui colle toujours à la peau.

À la question, plus légère, du titre qu’il choisirait si sa vie était un film, Laurence Fishburne répond avec un sourire: «Probablement le même que ma dernière pièce à New York: Like They Do in the Movies. Cela correspond bien à mon histoire.» Et lorsqu’il évoque les moments décisifs de son parcours, il résume une trajectoire commencée très tôt: «J’ai commencé à jouer à l’âge de dix ans. J’ai l’impression d’avoir vécu cinq ou six vies en soixante-quatre ans. Il y a eu tellement de tournants qu’il serait impossible de tous les compter.»

Reste la question rituelle, celle qu’on lui pose depuis plus de vingt ans: The Matrix. Il s’en amuse, sans l’ombre d’une irritation. «Cela ne me dérange absolument pas. Les journalistes sont souvent obligés de poser cette question par leurs patrons, donc c’est normal.»

Par Ghania Djebbar et Adil Gadrouz
Le 06/12/2025 à 12h00