L’artiste marocain Hicham Benohoud lauréat du Prix Paris Photo–Aperture PhotoBook

L'artiste marocain Hicham Benohoud.. Brahim Taougar - Le360

Paris Photo et la Fondation Aperture ont annoncé les lauréats des Prix Paris Photo–Aperture PhotoBook 2025, remis dans le cadre de Paris Photo, première foire internationale consacrée à la photographie et à l’image, dont la 28ème édition se déroule au Grand Palais à Paris, du 13 au 16 novembre 2025.

Le 17/11/2025 à 17h00

Depuis 2012, les Prix Paris Photo–Aperture du livre photo célèbrent et honorent le rôle essentiel du livre photo dans la diffusion et l’évolution de la photographie. Au fil des ans, ce prix est devenu une référence incontournable dans le monde de l’édition, récompensant l’excellence dans trois catégories: «Premier livre photo», «Livre photo de l’année» et «Catalogue de photographie de l’année».

A l’occasion de la tenue de la 28ème édition de la foire parisienne, les lauréats de ce prestigieux prix ont été annoncés. Parmi eux, l’artiste marocain Hicham Benohoud qui remporte cette année le Prix du «Livre photo de l’année» pour son livre La salle de classe.

Publié par Loose Joints, ce livre s’appuie sur les archives originales de négatifs de l’artiste datant des années 1994 à 2002. L’histoire derrière ces photos est très personnelle. En effet, c’est au sein même de sa salle de classe que Hicham Benohoud, professeur d’art, a utilisé au cours de cette période la photographie comme outil pédagogique, en créant une chambre noire improvisée au sein de sa classe. Une manière de favoriser un apprentissage collaboratif et pratique, et d’encourager les élèves à s’engager dans la créativité et la construction de leur identité à une époque – les années 1990- où le système éducatif du Maroc s’avère particulièrement rigide et frustrant aux yeux du professeur.

"La Salle classe", de Hicham Benohoud, publié par Loose Joints Studio, mars 2025. 170 x 230 mm, 144 pages, 76 planches monochromes.

«Les images créées avec ses élèves sont empreintes de tension et d’aliénation, mêlant absurdité, humour et malaise dans des compositions à la fois exquises et subtilement désarmantes», explique-t-on dans une présentation du travail de l’artiste. Juxtaposant la monotonie de la salle de classe à une exploration visuelle de la liberté et du contrôle, La Salle de classe construit ainsi «une critique ludique et existentielle de l’identité postcoloniale, où des gestes créatifs enfantins se fondent dans une esthétique plus ambiguë qui évoque l’oppression, la violence et l’isolement».

Parmi les autres lauréats du Prix Paris Photo–Aperture PhotoBook, figurent également Éléonora Agostini, qui décroche le «Premier prix du livre photo» pour Une étude sur le métier de serveuse, publiée par Witty Books. Le Prix «Catalogue de l’année» a été décerné à l’ouvrage dirigé par Catarina Boieiro et Raquel Schefer, Résistance visuelle généralisée: livres de photos et mouvements de libération, publié par ATLAS. Enfin, la mention spéciale du jury revient à Pia-Paulina Guilmoth pour Flowers Drink the River, publié par STANLEY/BARKER.

Au sujet de Hicham Benohoud

Né en 1968 à Marrakech, diplômé de l’École Supérieure des Arts Décoratifs de Strasbourg, Hicham Benohoud est un artiste plasticien dont la photographie novatrice à plus d’un titre mêle peinture et performance avec pour objectif principal d’explorer les enjeux identitaires et les rapports de pouvoir. Si son corps est fréquemment intégré à ses œuvres comme sujet, sa pratique se caractérise par des images mises en scène et construites, comme en témoignent ses séries La Salle de Classe ou encore Azemmour. Exposée au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo mais aussi, à la Hayward Gallery, son œuvre figure dans de prestigieuses collections telles que la Tate Modern et le Fonds national d’art contemporain. Hicham Benohoud a également contribué à d’importants ouvrages collectifs de photographie à l’instar de La photographie contemporaine (Scala, 2009) et The Body in Contemporary Art (Thames & Hudson, 2009). Il a reçu de nombreuses distinctions, dont le «Prix Photo Service» à Arles et le «Prix Visa pour la Création», décerné par Cultures France.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 17/11/2025 à 17h00