Le jury de la 22ème édition du Festival international du film de Marrakech, présidé par le réalisateur, scénariste et producteur sud-coréen Bong Joon-Ho, a décerné les prix du FIFM.
- L’étoile d’or a été remise à Promised Sky d’Erige Sehiri.
- Le jury a décerné son prix ex æquo à My Father and Qaddafi de Jihan K et à Memory de Vladlena Sandu.
- Le prix de la mise en scène a été attribué à Oscar Hudson (Straight Circle);
- Le prix d’interprétation féminine a été décerné à Deborah Lobe Naney (Promised Sky);
- Le prix d’interprétation masculine a été reçu par Sope Dirisu (My Father’s Shadow).
Le jury a également salué la justesse des acteurs Elliot Tittensor et Luke Tittensor dans Straight Circle d’Oscar Hudson, leur attribuant une mention spéciale.
Lors de la clôture du FIFM, samedi 6 décembre à Marrakech. (A.Gadrouz/Le360)
Durant cette 22ème édition du Festival international du film de Marrakech, qui s’est déroulée du 28 novembre au 6 décembre, 82 films issus de 31 pays étaient au programme.
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Présidé par Bong Joon-Ho, le jury rassemblait des créateurs dont les parcours témoignent de l’ouverture du festival à toutes les cinématographies. Aux côtés du réalisateur sud-coréen, le cinéaste brésilien Karim Aïnouz, le réalisateur marocain Hakim Belabbes, la cinéaste française Julia Ducournau, l’acteur et réalisateur iranien Payman Maadi, l’actrice américaine Jenna Ortega, la réalisatrice canado-coréenne Celine Song et l’actrice britannico-argentine Anya Taylor-Joy ont porté un regard pluriel, indique un communiqué du FIFM.
Cette 22ème édition a également été l’occasion de célébrer des figures majeures du septième art. Jodie Foster, qui a reçu une Étoile d’or pour l’ensemble de sa carrière, a livré un discours bouleversant sur son rapport au cinéma. «Je suis toujours guidée par le même amour: raconter des histoires, donner vie à des personnages, questionner nos liens et nos fragilités et explorer notre humanité. Le cinéma nous offre quelques heures où nous pouvons rêver, vivre et appartenir à une communauté profondément humaniste. C’est le lieu où nous nous tenons la main, côte à côte, dans le noir», a-t-elle témoigné.
Elle a par ailleurs tenu à rendre hommage au Maroc. «Cet enthousiasme et cette chaleur d’esprit, c’est le Maroc: un pays qui charme tous les sens. Quelle chance de le découvrir parmi vous», a-t-elle confié.
Marrakech, «cette ville magique»
Le comédien égyptien Hussein Fahmi a, lui aussi, ému la salle en revenant sur son lien intime avec la ville ocre. «J’ai eu le plaisir d’assister à la première édition du festival. Je suis vraiment ravi et honoré par cet hommage et je suis également très heureux de revenir dans cette ville magique, Marrakech, où j’ai tourné l’un de mes tout premiers films My Blood, My Tears and my Smile (Damy wa dmoy wa ebtsamty) au début des années 70. Un souvenir que je chéris tendrement!», a-t-il déclaré.
Moment particulièrement fort pour le public marocain, l’hommage rendu à Raouya, grande dame du cinéma national, a rassemblé de nombreux artistes venus saluer son parcours.
Très émue, l’actrice a souligné: «Il y a neuf ans, je me tenais sur cette scène en tant que membre du jury. Je reviens cette année grâce aux réalisateurs qui ont eu confiance en ma modeste personne pour incarner leur imaginaire sur le petit et le grand écran pour le plaisir de notre cher public marocain et du public mondial. C’est une immense reconnaissance rendue à mon humble parcours empreint de passion artistique. Je dédie cet hommage au public marocain et aux Marocains du monde.»
Invité fidèle du festival, Guillermo del Toro a également reçu un hommage à Marrakech, ville avec laquelle il entretient une relation créative et affective forte. «C’est un très grand honneur d’être distingué parmi des amis, au sein de l’un des plus grands festivals au monde. Marrakech incarne le cinéma et restera toujours un refuge, un havre pour les cinéastes de toutes générations, ainsi qu’une fenêtre ouverte sur le cinéma mondial», a-t-il déclaré en recevant son Étoile d’or.
Quand des sommités partagent leur regard sur le 7ème art
Au-delà des projections, le public a pu assister aux «Conversations», l’un des moments privilégiés du Festival. Réunissant des figures majeures venues partager leur parcours et leur regard sur le 7ème art, ces rencontres ont permis d’aborder la création sous toutes ses formes. Des voix fortes du cinéma mondial - parmi lesquelles Bong Joon-Ho, Guillermo del Toro, Jodie Foster, Bill Kramer, directeur général de l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences, Jafar Panahi, Tahar Rahim ou encore Yousra - ont dialogué avec le public et les professionnels, dans l’esprit d’échange et de curiosité qui caractérise Marrakech.
Le public, quant à lui, a répondu présent avec un engouement renouvelé: plus de 47.000 spectateurs ont assisté aux projections, dont 7.000 enfants et adolescents dans le cadre du programme Jeune Public et Famille, confirmant l’importance de la transmission qui fait partie de l’ADN du festival.
Les Ateliers de l’Atlas ont une nouvelle fois démontré le rôle moteur qu’ils jouent pour les cinémas du continent et de la région. Avec 350 professionnels réunis autour de 28 projets, cet espace de mentorat, d’incubation et d’accompagnement artistique a soutenu des œuvres prometteuses qui nourriront, demain, les écrans internationaux.
Sous la présidence effective du prince Moulay Rachid, la dimension sociale du festival a continué de se concrétiser sur le terrain. Une nouvelle campagne de lutte contre la cécité a été menée du 1er au 5 décembre à Tahannaout au profit des populations sinistrées d’Al Haouz, permettant 3.000 consultations et 400 chirurgies de la cataracte, dans un geste solidaire qui prolonge l’engagement du festival.
Ainsi s’achève une édition marquée par la découverte, le partage et l’audace. À Marrakech, des parcours singuliers se sont dévoilés, des dialogues se sont noués et des œuvres ont trouvé un écho auprès d’un public attentif. En révélant de nouveaux talents et en saluant des cinéastes confirmés, le Festival international du film de Marrakech poursuit ce qui fait son identité: un lieu où le cinéma circule librement et continue de rapprocher ceux qui le font et ceux qui le regardent, conclut le communiqué.



















