Depuis le 17 juin, la maison de joaillerie française a investi l’hôtel des Beaux-arts à Paris en y organisant l’exposition «Végétal, l’école de la beauté», où s’entrecroisent les regards et les sensibilités de botanistes, d’artistes et de joailliers sur la thématique de la nature.
Peintures, sculptures, textiles, photographies mobilier… Quatre cent œuvres ont été réunies au sein de cette exposition et côtoient quatre-vingt objets joailliers signés Boucheron, Tiffany, Lalique, Vever, Gaillard, Fouquet, Marret Frères et bien entendu, Chaumet, dont le fondateur, Marie-Etienne Nitot, se présentait déjà en 1795 comme «joaillier naturaliste». Ainsi, en choisissant de célébrer la beauté de la nature, la maison Chaumet opère-t-elle un voyage dans le temps à travers sa longue histoire et son patrimoine fort d’une identité naturaliste.
Et pour assurer le commissariat de cette exposition inédite, Chaumet a jeté son dévolu sur Marc Jeanson, qui n’est autre que l’actuel directeur botanique du Jardin Majorelle à Marrakech depuis 2019, et qui officiait précédemment en tant qu’ancien responsable de l'Herbier du Muséum national d'histoire naturelle de Paris. C'est ainsi à Marc Jeanson, nommé à ce poste par Madison Cox, Président de la Fondation Jardin Majorelle, que revient la préservation du patrimoine naturel botanique de ce jardin marocain de renommée internationale.
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Il aura fallu deux ans à Marc Jeanson pour explorer les archives de la maison Chaumet datant de la fin du XIXe siècle, composées de tirages, de négatifs et de plaques de verre, et tisser ainsi la trame de cette exposition à laquelle ont participé soixante-dix prêteurs français et étrangers. En parallèle des archives des Chaumet, le visiteur pourra découvrir des croquis de lierre de Le Corbusier, une étude de chardons signée Eugène Delacroix, des pivoines de Robert Mapplethorpe ou une peinture de fleurs, signée de Gustave Courbet…
Le but de cette exposition, pensée et mise en scène comme un herbier géant, consiste donc à découvrir les espèces végétales comme le ferait un botaniste tout en explorant les liens qui lient le monde de la joaillerie à la nature et ce, depuis l’Antiquité. En effet, à cette époque, la graine de caroubier, connue pour conserver un poids constant, était utilisée pour peser l’or et les gemmes. C'est la raison pour laquelle cette graine a par la suite donné son nom au «carat», devenu unité de mesure de masse en 1914 pour les diamants et les pierres précieuses.
«Végétal. L'Ecole de la beauté», du 17 juin au 4 septembre 2022, aux Beaux-Arts13, quai Malaquais, 75006 Paris.Du mercredi au dimanche, de 12 h à 20 h.