Nourad est un musicien qui a fait ses débuts dans l’univers de la musique électro. Sa chanson «Ça tire», sortie le 7 mai, sonne comme une rupture avec ses anciens amours. Refusant de se soumettre aux diktats des labels auxquels il a adhéré à ses débuts, ce Franco-marocain d’origine rifaine du côté de sa mère explore le monde de la musique à texte et la pop. Le clip de son opus, tourné dans les anciens abattoirs de Casablanca et réalisé par Nezha Alaoui, est une invitation à la réflexion autour de l’état du monde actuel. Une véritable introspection dans les méandres de l’indicible.
Le360: comment se sont déroulés vos débuts?
Nourad: Je suis né en Corse, je viens de Bastia, je suis franco-marocain. J’ai commencé la musique très tôt, depuis ma petite enfance, ensuite j’ai commencé petit à petit à faire mes propres productions. Ensuite, je suis parti un temps à Paris et j’ai décidé un jour d’aller à Casablanca. J’ai voulu replonger dans mes racines au Maroc, vu que toute ma famille est marocaine et je me suis donc installé ici.
Vous avez commencé dans la musique électronique, puis avez bifurqué vers la pop et la musique à texte. Pourquoi?
Quand j’ai signé avec des labels techno et électro, j’ai eu trop de contraintes musicales. Je trouvais que je n’étais pas assez libre pour créer des choses qui me correspondaient réellement. Les labels sont toujours caractérisés house, techno, électro... et si on sort de ce carcan, c’est très difficile de signer sur quelque chose d’autre. Finalement, je me sens mieux lorsque je suis libre et que je fais de la pop par exemple, lorsque je ne suis pas limité.
Donc cela me permet d’écrire des textes qui me ressemblent, de composer des musiques qui sont en adéquation avec ce que je suis, sans penser à ce que je suis obligé de faire pour plaire à tel ou tel label. Je le fais pour le plaisir avant tout.
Le fait de travailler dans le cinéma, et d’avoir ainsi une double passion artistique, a-t-il influencé votre musique?
Le cinéma et moi, c’est une grande histoire d’amour! Il faut savoir que je suis un grand fan du septième art. C’est vrai que j’aime beaucoup raconter une histoire dans la musique. C’est-à-dire que lorsque je compose un titre, j’aime bien qu’il y ait un début, une fin. C’est vrai que mes chansons accompagnées de clips ont un côté cinématographique.
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Ce genre de musique à texte, très imagée, est-ce pour vous un défi à relever pour renouveler votre style?
La vérité: je n’y pense pas du tout et je fais vraiment ce qui me fait plaisir. Et d’ailleurs, je ne me dis jamais que je vais faire cette musique pour être connu, ou que je vais faire telle autre pour percer... je fais vraiment de la musique au feeling.
«Le cinéma et moi, c’est une grande histoire d’amour. Il faut savoir que je suis un grand fan du septième art.»
— Thomas Nourad, chanteur
Quel a été le contexte de tournage à Casablanca du clip de votre chanson «Ça tire»?
Le clip a été réalisé par Nezha Alaoui. Nous avons écouté ma musique ensemble et de fil en aiguille, elle m’a proposé ses idées et nous avons opté pour cet univers-là dans les anciens abattoirs de Casablanca.
Comment percevez vous, à titre personnel, l’évolution de votre carrière musicale?
Je me laisse aller, j’observe la vie, j’essaie de partager au maximum, je n’aime pas trop me projeter, je préfère voir les choses comme elles viennent et ne pas trop avoir d’attente pour ne pas être déçu, ça ne sert à rien, je pense que c’est bien de suivre la vague.