Crypto art et NFT décortiqués pendant deux jours à Casablanca

Les NFT en expansion, le célèbre musée Beaubourg s'y intéresse

Les NFT en expansion, le célèbre musée Beaubourg s'y intéresse.

Le 12/02/2023 à 12h28

VidéoLes NFT et le crypto art sont en expansion dans le monde, avec une dématérialisation de l’art en perspective. Le Musée Beaubourg du centre Georges Pompidou s’y intéresse en faisant l’acquisition des NFT de 18 œuvres, dont une de l’artiste américain Robness a été exposée à l’Institut français de Casablanca dans le cadre des Journées du virtuel, les 10 et 11 février 2023.

Le crypto art est un mouvement artistique naissant. Un mouvement suffisamment important pour rentrer dans une collection nationale majeure. Preuve en est le Musée Beaubourg du centre Georges Pompidou qui vient d’annoncer, pas plus tard qu’il y a deux jours, vendredi 10 février 2023, avoir acquis une collection de 18 œuvres d’art en NFT (Non-Fungible token, jeton non fongible). Une vraie première pour l’institution publique française.

Ce même jour, au Maroc, Thuy Tien Vo, co-fondatrice de la structure Ox4rt et collectionneuse d’œuvres en NFT, animait à l’Institut Français de Casablanca une conférence sur les NFT, leur impact sur le marché de l’art, les enjeux et les perspectives de ce mouvement en forte expansion. «Le fait que Beaubourg intègre des NFT dans sa collection va ouvrir de nouvelles voies aux créateurs et pour les professionnels de l’art qui peuvent commencer à procéder autrement», a indiqué cette consultante avant de préciser: «S’il ne faut pas imaginer que demain il n’y aura que des NFT, il faut prendre conscience et accepter que cela existe, ça ouvre des voies et peut-être des perspectives et des moyens de se développer et d’avancer dans sa pratique».

Parmi les œuvres digitales qui seront exposées au Musée Beaubourg et dont le NFT a été acquis figure une œuvre exposée avec 9 autres lors de l’exposition organisée à l’Institut français de Casablanca pour clôturer les deux Journées du virtuel des 10 et 11 février 2023. C’est précisément celle de l’artiste américain Robness, adepte du trashart.

Blockchain

L’art en NFT se base sur la technologie de la blockchain, une chaîne de blocs qui sert de support aux cryptomonnaies comme le bitcoin ou l’ethereum. C’est un format numérique qui permet d’associer à tout objet virtuel -aussi bien une image, une photo, une animation, une vidéo ou un morceau de musique- un certificat d’authenticité enregistré sur une blockchain.

«La technologie blockchain et les NFT existent, ils fonctionnent de manière différente du mode de fonctionnement traditionnel. Cela ne nécessite pas d’intermédiaire entre l’artiste et celui qui s’intéresse à l’œuvre», souligne Thuy Tien Vo, qui a notamment abordé pendant ces deux jours de rencontres à l’IFC les crypto-esthétiques, ce qu’on appelle l’art en 3.0.

Cette spécialiste insiste entres autres sur le fait qu’en 2021, le marché de l’art traditionnel a engrangé près de 65 milliards de dollars, tandis que les NFT qui n’existent que depuis 2018 ont déjà engrangé 27,4 milliards de dollars. En l’espace de 5 ans uniquement, le marché des NFT est en pente ascendante, et ce, malgré la chute brutale des cryptomonnaies en 2021.

Au Maroc, un seul artiste est connu pour avoir fait des œuvres en NFT est Ali Kanane, qui avait mis en vente son œuvre sur Anthony Hopkins en 2021.

Outre le fait qu’il s’agit d’une année compliquée pour le marché du bitcoin, rappelons qu’au Maroc, ce mode de transaction n’est pas encore réglementé et il est a priori impossible de convertir ses NFT en monnaie fiduciaire.

À ce sujet, Thuy Tien Vo dit espérer que les choses évoluent favorablement au Maroc, sachant que selon elle, les gens qui sont dans les NFT ne font pas le change de cryptomonnaie à monnaie fiduciaire. «Nous, à titre personnel, on ne rapatrie quasiment jamais d’euros. Tout reste en cryptomonnaie», précise-t-elle.

Par Qods Chabâa et Anas Zaidaoui
Le 12/02/2023 à 12h28