Kamal Lazraq avait annoncé que son premier long-métrage «Les Meutes», Prix du jury dans la catégorie «Un certain regard» au Festival de Cannes et Prix du jury au dernier Festival international du film de Marrakech (FIFM), sortirait au Maroc à la fin du mois de janvier 2024. Promesse tenue, les cinéphiles du Royaume pourront découvrir le film dès demain mercredi 31 janvier.
Présenté en avant-première lors de la 20ème édition du FIFM, «Les Meutes» rassemble des acteurs non professionnels, et le cinéaste parle même de «casting sauvage». Abdellatif Mastouri et Ayoub Elaïd, issus du même quartier populaire de Casablanca, font leur entrée pour la première dans le monde du cinéma. «C’est un voyage dans la dureté de la nuit casablancaise. C’est la première présentation au Maroc des acteurs marocains qui ne sont pas professionnels», avait déclaré Kamal Lazraq à Marrakech.
Pur produit du FIFM puisqu’il a été développé en postproduction au sein des «Ateliers de l’Atlas» en 2021, «Les Meutes» défend un cinéma noir, urbain. «Ce film découle d’un court-métrage que j’avais réalisé, intitulé “L’homme au chien” et qui se déroulait dans la nuit casablancaise et dans ses milieux souterrains avec des acteurs non professionnels. Cette expérience me tenait particulièrement à cœur. Ce dispositif d’une nuit dans la ville et le travail avec les non-professionnels, qui apportent leur vécu pour enrichir leurs rôles, m’avaient beaucoup intéressé», avait confié le réalisateur dans un entretien avec Le360.
Lire aussi : Abdelatif Mastouri et Ayoub Elaïd, des petits boulots à la consécration du film «Les Meutes»
Le film n’échappe, par ailleurs, pas à plusieurs scènes clichés, comme celle du hammam pour laver ses péchés et celle de la grand-mère qui supervise le lavage du corps du défunt pour faire référence au poids de la conscience. Interrogé sur ces références à la religion, Kamal Lazraq avait expliqué: «Pris dans un cauchemar, les personnages se rattachent aux croyances, à la superstition, à la religion. Cela peut être contradictoire, car ils sont en train de commettre des actions criminelles. Mais malgré cela, ils ont besoin de se rattacher à quelque chose de transcendant.»
Même en ayant privilégié un dialogue très spontané, le réalisateur a quand même dû, comme il l’a lui-même avoué, réécrire certaines scènes lorsque les choses ne se passaient pas comme prévu. La trame s’est tissée au fil du tournage et du montage, où il y a eu une grande réécriture.