Le vernissage de l’exposition des œuvres de Mahi Binebine a eu lieu, dimanche, à la Palmeraie de Marrakech, dans le cadre de la cinquième édition de la biennale de Marrakech. L’artiste, dont l’exposition se prolongera jusqu’au 30 avril 2014, a dédicacé la nouvelle monographie qui lui est consacrée aux éditions Art Point. Né à Marrakech en 1959, Mahi Binebine quittera sa terre natale en 1980 pour entreprendre, à Paris, des études de Mathématiques, matière qu’il enseignera huit ans durant avant de se consacrer à la peinture et à la littérature. Car Mahi Binebine manie aussi bien la plume que le pinceau. La peinture et l’écriture sont pour lui complémentaires, participant d’un même cri intérieur qui, dans "un mouvement de va-et-vient", choisit les modalités de sa mise en scène.
Sur les toiles, les corps mêlés, brisés, errants, perdus, prenants, désespérément portés les uns vers les autres dans cette impossible quête du double, hurlent à une effroyable solitude, se traversent sans se voir, s’étreignent sans y croire. Les œuvres de Mahi Binebine prennent le spectateur à bras le corps, le précipitent dans une terrible épreuve d’altérité. Le prennent aussi à cet indicible émoi dont l’Art seul a le secret : celui d’inscrire la douleur dans la beauté pour en faire, dit l’artiste lui-même en reprenant Aimé Césaire, "une Arme miraculeuse".
Le rapport qu’a l’artiste à la matière, à la cire d’abeille en particulier, enrobe d’une étrange douceur ces stridentes solitudes. Mahi Binebine a aujourd’hui acquis une renommée internationale et fait partie des artistes incontournables, représentés dans la collection permanente du musée Guggenheim à New York. Le vernissage de sa nouvelle exposition a remporté un énorme succès et attiré de grandes personnalités des arts et de la culture.