«Berred, qahwa, gâteau»: le nouveau tube de Benny Adam qui fait sensation

«Berred, Qahwa, Gâteau», le nouveau tube de Benny Adam.

«Berred, Qahwa, Gâteau», le nouveau tube de Benny Adam.

Publié sur YouTube il y a à peine cinq jours, le nouveau clip vidéo de Benny Adam s’impose déjà comme l’un des tubes de l’été avec plus d’un million de vues.

Le 24/07/2025 à 09h07

Après avoir fait sensation avec la chanson «Mok ya mok», qui cumule 19 millions de vues sur YouTube au bout de cinq mois, Benny Adam, rappeur et producteur marocain, revient en force avec un nouveau titre qui se classe déjà en première position des tendances musicales au Maroc sur la plateforme: «Berrad, qahwa, gâteau».

Filmé tel un western dans le monde rural et l’ancienne médina de Marrakech, le clip réalisé par le duo de réalisatrices Ghizlane Terraz et Bouchra Ouikou met en scène Benny Adam, habillé en cowboy, évoluant dans des décors typiquement marocains.

Autour d’une table de café improvisée au milieu de la campagne aride, la commande est passée à un serveur au style vestimentaire impeccable. «Berrad, qahwa, gâteau» rappelle selon l’artiste qu’ici «les frérots ne boivent pas d’eau». Une commande que l’on psalmodie comme un leitmotiv, qui se met en musique et qui se rappe sur les sonorités si particulières au style de Benny Adam, le draï, ce mélange de drill anglaise, de raï et de chaâbi, devenu la marque de fabrique de l’artiste casablancais.

Sur une chorégraphie où les pas de country épousent les pas des reggadas, Benny Adam et ses acolytes délivrent un message fort, celui de l’identité profonde du pays qui puise sa force dans sa jeunesse. «Regarde d’où on vient, regarde où on va. Parcours inespéré comme les lions du Rocma (Maroc)», lance le chanteur avant de s’adresser à ceux qui ont fait de la lutte contre l’immigration maghrébine en Occident un combat: «on rassure les racistes, ici on ne rêve que de quitter Paris».

Benny Adam s’adresse ici aux Marocains, à la jeunesse d’un pays qui fantasme un ailleurs meilleur. «Observe, t’auras la vérité. Les médailles, elles sont méritées. Les combats, ils sont mérités. Je préfère détester que d’avoir de l’amour sans le respect. Si t’es né pauvre c’est pas de ta faute, le seul reproche c’est de le rester», lance-t-il du haut du toit décapotable d’une 2 chevaux qui tient lieu de monture au galop sur le macadam.

Quelle voie choisir? C’est la question que se pose la jeunesse et qui se fredonne à l’écran, dans une référence marocanisée au film Matrix. Un gardien de voiture habillé de son gilet jaune campe Morpheus et présente à Benny Adam, dans le rôle de Neo, deux cornes de gazelle, l’une de couleur rouge, l’autre verte. À l’instar de Neo qui doit choisir entre la pilule bleue et la pilule rouge, notre cowboy marocain a le même choix, présume-t-on: apprendre une vérité potentiellement dérangeante ou qui peut changer la vie, en prenant la pilule rouge, ou rester dans une ignorance satisfaisante, en prenant la pilule bleue.

Benny Adam choisit la verte - le choix de rester au Maroc? -, la fait passer avec une gorgée d’eau et change de décor. «Vouloir c’est pouvoir, la lumière est au bout du couloir. Impossible n’est pas français sauf quand faut donner le pourboire», chante-t-il du haut du balcon d’un riad, entouré de cette jeunesse vivante et vibrante, talentueuse et déterminée, habillée du maillot de football des Lions de l’Atlas, prête à faire sourire son avenir.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 24/07/2025 à 09h07