Hassan Darsi combat les certitudes autour de son travail. Connu pour prôner un art manifeste, toujours engagé dans son environnement, l’artiste ose de nouvelles explorations, sort de l’esprit de la maquette et présente des œuvres grand format. Pour découvrir cette belle exposition du fondateur de la Source du Lion, une seule adresse: le Comptoir des mines, à Marrakech.
Ses explorations sortent des carcans habituels. Elles sont le résultat d’un cumul de toutes les imbrications créées au fil des projets. Un chantier ouvert que Hassan Darsi n’a de cesse d’interroger.
Hicham Daoudi, directeur du Comptoir des mines, confie: «Cette idée a commencé il y a trois ans, juste après la Covid-19. Avec Hassan, nous avons eu envie d’explorer toute une recherche autour de ses engagements passés. Il s’agit d’aborder les questions sur l’urbanisme en prenant comme point d’ancrage la maquette du projet “Le Square d’en bas”, qui est très important et de déployer dans différents espaces des familles d’œuvres d’art comme ici dans le hangar avec les ardoises et l’œuvre “Afrique en chantier”.»
À l’intérieur du bâtiment, dans les différentes salles, les spectateurs sont invités, précise notre interlocuteur, à apprécier des recherches moins impressionnantes en forme et en volume, avec ce fil conducteur de l’authenticité de Hassan Darsi, de son engagement au sein de la société qui est très visible dans chacun des espaces.
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«Je n’ai jamais exposé à proprement parler à Marrakech et je voulais que l’exposition se fasse à l’échelle de cette ville et de ce qui appartient à ses habitants. Je me suis donc demandé jusqu’à quel point je pourrais aussi m’essayer, en tant qu’artiste, mais aussi en tant qu’artisan en m’exerçant dans le manuel. C’est une manière d’aller jusqu’au bout et de pousser notre idée à être en adéquation avec nos aptitudes manuelles, techniques», souligne Hassan Darsi avant de poursuivre: «C’est pour cela que j’ai essayé de déployer dans les espaces diverses performances techniques dans l’utilisation du bois, de la craie, de la résine, du métal, de l’ardoise. Je voulais qu’il y ait un festival de matériaux et de médiums et d’excellence.»
Pour être en adéquation avec l’esprit de la ville de Marrakech, où il y a une belle concentration d’artisans traditionnels, Hassan Darsi s’est amusé à dompter le bois. Dans «Amulettes» ou «Soulèvement», l’artiste apprivoise ce matériau naturel et écologique pour mieux donner vie à l’univers artisanal de Marrakech.