En solo ou avec son groupe, l'Israélien Asaf Avidan impressionne en concert grâce à son charisme et surtout sa voix unique. Suite à la sortie de son 7e album «Anagnorisis», sorti en septembre 2020, le voilà de retour, accompagné cette fois-ci de ses musiciens aux tenues colorées, sur la scène Casa Anfa du Jazzablanca.
«Je suis très content d’être ici ce soir. Je ne prends pas à la légère le fait d’être ici au Maroc, alors que je suis d’origine israélienne. Au contraire, cela me donne espoir. D’habitude, je ne mêle pas la politique à tout ça, parce que je vois et considère les personnes comme elles sont et pour ce qu’elles sont, mais c’est toujours bien d’ouvrir les frontières au lieu de les fermer, surtout dans ce monde d’aujourd’hui», témoigne-t-il dans une déclaration pour Le360.
Heureux de se produire pour la première fois devant le public marocain, ce bluesman originaire d’Israël, qui aime aussi la folk, à la voix particulière et à l’aigu atypique, a présenté avec ses balades à la guitare comme au piano, pour réussir à conquérir le cœur des festivaliers, qui ont dansé au rythme de ses chansons.
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Porté par ses genres, folk-rock et blues, Asaf a livré une véritable pépite en forme de quête d’identité. Avec son album, le chanteur-compositeur s’est engouffré dans une quête d’identité à un moment où il n’aspirait qu’à se reposer et à se détacher un peu du monde agité du rock.
«L’album s’appelle «Anagnorisis». C’est un mot grec utilisé par Aristote, pour faire écho à ce moment de révélation sur soi. Ce moment où tu comprends quelque chose à propos de ta personne, et qui, à partir de ce moment, change toute ta perception», explique-il.
Mais ce n’est pas tout. En visite depuis quelques jours dans le Royaume, à Marrakech d’abord, et à Casablanca ensuite, le quadra israélien s’est dit ébloui par la beauté et la diversité culturelle du Maroc. Le mélange de plusieurs détails tout aussi différents que complémentaires, a laissé songer l’artiste à, peut-être, faire pareil dans sa musique, et restituer tout cela dans les paroles d’une prochaine chanson.
«Je suis parti hier à la mosquée, et il y a une belle combinaison entre cette multitude de détails qui y sont, mais qui sont tellement bien faits et choisis. J’aurais aimé restituer tout cela dans ma musique», explique-t-il.
Le cœur plein d’émotions, l’interprète a également fait part de sa joie suite à la normalisation des relations entre le Maroc et lsraël, son pays d’origine: «bien sûr que je suis ravi. La normalisation des relations entre les deux pays est un bon début, mais ce n’est qu’un début. Nous avons besoin de plus».
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«J’ai encore l’espoir, que les actions que nous prenons peuvent laisser place à un monde meilleur, pour nous, et pour les générations à venir»: c'est avec un grand sourire qu'il a conclu cet entretien.
Auteur-compositeur et interprète, Asaf Avidan sait se diversifier, mais qui revient toujours à ses premiers amours. Cette tournée de 2022, qui a fait escale à Casablanca, ne fait que rappeler les débuts de l'artiste.
C'est en groupe que l'artiste a rencontré ses premiers succès avec le groupe musical de pop britannique, «The Mojos». Il s’est lancé en solo en 2011 et a réalisé différents projets: quatre albums solo, mais également un travail pour le cinéma en composant des bandes originales, notamment pour le film, Le Bal des Folles, sorti en 2021.