Arts plastiques: Mohammed El baz vogue vers les astres à la galerie d’art l’Atelier 21 à Casablanca

DiaporamaL’artiste Mohamed El baz réinvestit la galerie d’art L’Atelier 21 à Casablanca, du 16 janvier au 16 février 2024, pour une sixième exposition individuelle intitulée «Ad Astra».

Le 07/01/2024 à 13h14

Depuis plusieurs années, Mohamed El baz a assigné comme mission à l’art de «Bricoler l’incurable», une expression qu’il a empruntée à l’écrivain Cioran. Dans cette exposition intitulée «Ad Astra», en hommage au film éponyme de James Gray, Mohamed El baz compose un univers à la fois intime et lointain, comme si les planètes pouvaient être davantage à portée de main qu’une chute de savon. Cette exposition exacerbe aussi l’intérêt de l’artiste pour les œuvres en trois dimensions. Rarement Mohamed El baz aura produit autant d’objets qui brisent les frontières entre la sculpture et une œuvre plane qu’on accroche sur un mur.

Mohamed El baz invite le spectateur à se plonger dans son univers artistique en ordonnant un assemblage visuel à la plasticité criante où des éléments usuels du quotidien, comme des savons, jouxtent des astres. De cette conjonction inhabituelle entre le trivial et le transcendant naît cette déflagration poétique qui a fait la réputation de l’artiste.

«Mohamed El baz en est convaincu: le néant se regarde, et c’est à partir de ce face-à-face tout aussi tragique que dérisoire que des images peuvent se construire, se fabriquer et se donner à voir. L’ambition de cette halte que constitue pour l’artiste chaque nouvelle exposition est tout d’abord d’ordre cosmogonique. Il s’agit de commencer par regarder le ciel, l’espace, les nuages, c’est-à-dire notre origine disparue et notre solitude suprême», observe l’écrivain Olivier Rachet dans la préface du catalogue d’exposition.

Et de poursuivre: «Regarder le monde à partir d’un point de fuite ou d’une ligne d’horizon impossible qui intègrerait tous les savoirs et les non-savoirs, les contradictions inhérentes à notre nature humaine toujours plus ou moins déchue, jusqu’aux conflictualités qui font l’Histoire en train justement de se tramer ou de se défaire en permanence sous nos yeux».

Mohamed El baz est né en 1967 à Ksiba, au Maroc. Après l’obtention du diplôme national d’arts plastiques à l’École régionale d’Art de Dunkerque (France) en 1989, il obtient en 1992 le diplôme d’expression plastique à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il a également poursuivi des études à l’Institut des hautes études en arts plastiques à Paris. Ses œuvres ont intégré de prestigieuses collections permanentes en France, dont le Fonds national d’art contemporain du Languedoc-Roussillon et de Corse, ainsi que le Fonds d’art contemporain - Paris Collections et le Musée national d’art moderne de Lille. L’artiste vit et travaille à Tahannaout, dans la région de Marrakech.



Par Nisrine Zaoui
Le 07/01/2024 à 13h14