Grâce à l’expertise marocaine conduite par Abdeljalil Bouzouggar, directeur de l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine, «une ville toute entière est sortie de terre suite à de grands travaux de prospections», a affirmé le ministre. «Ce sont des découvertes majeures», a-t-il ajouté lors d’une conférence tenue sur les lieux de la découverte, en présence notamment des archéologues marocains, du conseiller du Roi, André Azoulay et de l’ambassadeur d’Italie au Maroc.
Outre la découverte de la ville antique de Sala (nom considéré comme la vieille appellation toponymique de Chellah), dont les fouilles ont donné une série d’indices matériels sur ce patrimoine, les prospections ont permis aussi de découvrir dans le secteur archéologique 2 des recherches «des thermes publics». Il s’agit en particulier d’un établissement de bain, d’une superficie d’environ 2.000 m2, considéré selon les premières constatations comme «l’un des plus grands établissements thermaux du Maroc», selon le ministère de la Culture.
À l’intérieur de ce vaste monument, les archéologues ont retiré des vestiges de «pièces» concernant notamment «la salle d’attente et de déshabillage, le frigidarium». Il s’agirait d’un «monument fort somptueux, car les murs étaient recouverts de fresques et les sols revêtus de plaques de marbres ou de mosaïques». À cet endroit étonnant, une «importante statue acéphale grandeur nature représentant probablement une divinité» a été découverte. Cette statue sans buste a été présentée aux journalistes lors de cette conférence de presse.
Les secteurs 3 et 4 des fouilles ont révélé, également, plus de secrets puisque les recherches effectuées à quelque 160 mètres au sud-est de la muraille mérinide ont trouvé «une nouvelle zone funéraire» (nécropole) grâce à la découverte d’un tombeau de type «columbarium», « le seul en son genre qui soit documenté jusqu’ici dans les alentours de Sala» (Chellah), rappelle le ministre de la Culture. Mais c’est la 4e découverte qui doit être considérée comme la plus inédite sur le site du Chellah. Elle a trait à l’existence du «port antique de Sala».
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Le ministre Mehdi Bensaid a par ailleurs félicité l’équipe des archéologues dirigée par Abdeljalil Bouzouggar et Abdelaziz Khiary qui ont été à l’origine de cette importante découverte. Le ministre a indiqué à cette occasion que ce nouveau patrimoine va permettre de consolider «le tourisme culturel au Maroc», en invitant ses collaborateurs à préparer et finaliser ce site historique en prévision de la Coupe du Monde de football de 2030. «Je plaiderai pour la concrétisation de ce projet avec l’octroi à la direction archéologique et des fouilles d’un budget incitatif de 150 millions de dirhams à court terme», a-t-il conclu.